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Manifestation Protège nout savane Saint-Paul mariés

[Savane] Un mariage et des manifestants

ZAC RENAISSANCE

Les opposants au gigantesque projet immobilier de la savane de Plateau-Caillou ont déplacé leur combat jusque dans la mairie de Saint-Paul. En l’absence du maire, ils ont rencontré quatre adjoints. 

Manifestation Protège nout savane Saint-Paul
Manifestation de Protège nout savane à Saint-Paul. (Photos PhN)

Ils sont douze comme les douze coups de midi. En cette fin de matinée, la délégation des membres de l’association Protège nout savane, accompagnés de responsables d’associations et de citoyens, sort de la mairie de Saint-Paul. Ils avaient obtenu, quelques instants plus tôt, une entrevue avec quatre adjoints au maire en l’absence de celui-ci.

« Nous avons demandé que la réunion avec Emmanuel Séraphin, le maire de Saint-Paul, prévue le 6 novembre soit publique, en présence des journalistes, et possiblement enregistrée. Nous avons demandé que l’horaire soit porté à 17 heures pour que les gens qui travaillent puissent y assister. Et nous avons demandé que, en attendant, les travaux dans la savane soient arrêtés », raconte aux manifestants encore présents Elie Payet, président de l’association qui milite contre le projet pharaonique de la Zac Renaissance 3, renommé Zac Savane des Tamarins, qui menace 90 ha d’espaces naturels à Plateau-Caillou. « Si vendredi les travaux perdurent, nous irons les faire arrêter », promet Ibrahim Moullan, l’un des manifestants. Geneviève Payet, secrétaire régionale Europe Ecologie Les Verts, rappelle que le « projet date d’il y a cinquante ans ». « Il est impensable de le réaliser sans le réviser, sans tenir compte des changements climatiques », juge-t-elle.

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Le combat pour la savane continue. Hier matin, à 9 heures, une bonne soixantaine de manifestants se sont rassemblés sur la place du marché forain pour rejoindre la mairie. A quelques centaines de mètres seulement, l’hôtel de ville était vite rejoint, aux chants maloya de «La loi fransé makro mème », ou le traditionnel « Tienbo largpa » . 

A la surprise des manifestants eux mêmes, aucun dispositif policier n’était présent devant la mairie. Emportés par leur élan, les membres du collectif se sont engouffrés dans le bâtiment, monté les escaliers et occupé la salle du conseil municipal. Est arrivé alors Jean-François Apaya, directeur général des services, qui a demandé que la salle soit évacuée, un mariage y étant prévu quelques minutes plus tard. En échange de la promesse d’une rencontre avec des élus, les manifestants se sont exécutés de bonne grâce. « On n’est pas là pour gâcher le plus beau jour de leur vie », souligne un opposant au projet immobilier dans la savane. 

Protège nout savane s’est « permis » de corriger les éléments de langage du communiqué de la mairie.

Un entretien avec le DGS, le directeur de cabinet Mustapha Omarjee et quatre élus (Sébastien Guyon, deuxième adjoint, Marie-Bernadette Cuvelier, en charge du bassin de vie de Plateau-Caillou, Suzelle Buchle, déléguée au logement et Irchad Omarjee qui s’occupe de l’aménagement) est organisé mais, contrairement à ce que demandent les manifestants, sans les journalistes ni le droit à enregistrer les débats. « Nous avons rencontré la Sédré, ce qu’ils ont dit de nos échanges n’était pas conforme à la réalité », justifie Elie Payet pour demander, sans succès, la transparence. 

A l’étage au dessus, Christophe et Grégory se disent oui. Les deux tourtereaux, en sortant, manifestent leur soutien en posant une pancarte à la main. Geneviève Payet, pour sa part, promet de porter le dossier à l’Assemblée nationale, au national de son parti, ou par l’intermédiaire du député Perceval Gaillard dont elle est la suppléante. « Ce n’est pas un petit problème local, on s’y engage. »

Philippe Nanpon

A propos de l'auteur

Philippe Nanpon | Journaliste

Déménageur, béqueur d'clé dans le bâtiment, chauffeur de presse, pompiste, clown publicitaire à roller, après avoir suivi des études d’agriculture, puis journaliste depuis un tiers de siècle, Philippe Nanpon est également épris de culture, d’écologie et de bonne humeur. Il a rejoint l’équipe de Parallèle Sud pour partager à la fois son regard sur La Réunion et son engagement pour une société plus juste et équitable.

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