Lors d’une conférence de presse tenue ce jour (vendredi 14 février), le Président du Syndicat de l’importation et du commerce de la Réunion (SICR), le directeur de cabinet du Préfet de La Réunion, et le représentant des assureurs ont annoncé le lancement de l’opération “Stop Drive 974”. Le déploiement d’un plan de gestion de crise de la part de la filière en lien avec les services de l’État est à saluer au regard de la menace que les airbags défectueux Takata font peser sur nos concitoyens. Il est néanmoins regrettable qu’il ait fallu attendre qu’un nouveau décès ait lieu à La Réunion à la fin du mois de janvier, et plus d’une quinzaine de décès en tout en Outre-mer.
Ainsi, ce sont près de 35.000 véhicules qui sont concernés sur l’île, avec à l’heure actuelle 31 constructeurs listés, et tout autant de courriers recommandés qui ont été envoyés dans le cadre d’une campagne de rappel couplée au lancement d’une campagne médiatique d’ampleur. Plusieurs mesures annoncées – déprogrammation des opérations de maintenance non urgentes, modifications des horaires d’ouvertures pour augmenter les créneaux de rendez-vous, location de nouveaux terrains pour éviter la saturation chez les concessionnaires, mise en place d’équipes mobiles pour toucher les populations les plus éloignées – vont dans le bon sens.
Cependant, la résolution de cette crise ne peut reposer sur la seule mise en cause de la responsabilité des conductrices et des conducteurs. Si la “solidarité des Réunionnaises et des Réunionnais” évoquée à l’occasion de cette conférence de presse jouera un rôle, elle ne pourra être la seule alternative pour les Réunionnais qui ne pourront plus utiliser leur véhicule le temps qu’il soit réparé. Les pouvoirs publics doivent prendre toute leur part en favorisant notamment les solutions de transports collectifs et le développement du covoiturage.
En outre, l’annonce d’un tarif promotionnel pour la location d’un véhicule sur présentation du courrier recommandé ou bien encore le report dans le temps du remboursement des crédits bancaires contractés pour l’achat d’une voiture sont des mesures insuffisantes. Il revient aux constructeurs, et non aux automobilistes, de porter la charge financière liée à la présence d’éléments dangereux dans les véhicules dont les Réunionnais n’avaient pas connaissance lors de l’achat.
Un objectif de fin de crise d’ici trois à quatre mois a été annoncé. Pourtant, certaines incertitudes demeurent, notamment sur la publication par les constructeurs des listes des véhicules concernées qui demeurent incomplètes à ce jour, mais aussi sur l’accès en quantité suffisante aux pièces détachées nécessaires pour gérer le flux de demandes.
Dans la lignée du courrier d’alerte adressé cette semaine avec mon groupe socialistes et apparentés au ministre de l’Industrie, je prendrai part avec ma collègue Députée Karine Lebon aux travaux du groupe transpartisan qui se réunira la semaine prochaine à l’Assemblée nationale.
Philippe Naillet, Député de La Réunion, 1ère circonscription
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