FÉMINISME
Un nouveau lieu de spectacles et de culture, c’est toujours intéressant. Quand la structure est indépendante, originale, conviviale et féministe, on y court.
C’est au détour d’un chemin, à l’occasion d’une rencontre avec un camarade de bistrot, que nous avons entendu parler de La Kour. Peut-être pas encore tout à fait « the place to be » du vendredi, mais « un chouette endroit à découvrir ». « Chouette, et féministe », précise notre interlocuteur.
Renseignements pris sur le web, nous avons à faire à un « tiers lieu », un site de « coworking » agrémenté d’animations nocturnes. Situé dans une grande maison qui borde la route de Piton Saint-Leu, à Quatre-Robinets. « L’association a deux vies, une de jour, en semaine, l’autre de nuit, du jeudi au samedi », souligne Hari, cogérante de La Kour, qui résume : « Une maison, un travail, c’est un peu les deux. Nous avons fédéré une communauté autour d’un projet associatif. On fait vivre un lieu autour de valeurs communes ». L’économie sociale et solidaire, l’entraide féminine et l’art et la culture ont réuni Hari, Laurie et Emilie il y a un an et demi. « Le projet était déjà pensé, mais il nous fallait convaincre un propriétaire de bien vouloir nous louer », raconte Hari.
La nuit, on y boit (avec modération) la bière brassée sur place. « C’est ce qui permet de payer le loyer », indique Hari. Les animatrices sont bénévoles, les artistes acceptent de faire des efforts et aucune subvention n’a été demandée. Les autres boissons sont également réunionnaises. Jeudi, c’est « after work », vendredi concert, intimiste, féministe et dans la cour le plus souvent, spectacle ou projection et, samedi, jeux et karaoké.
Le jour, s’y retrouvent les travailleurs qui ont « besoin de sortir, d’échanger, de contacts… » « Chaque semaine, un événement thématique est organisé. Sur l’entreprenariat, le mécénat, le statut des artistes, la rédaction d’un contrat… avec les réseaux des tiers lieux, de l’économie sociale et solidaire… » Des assemblées générales d’associations importantes sont aussi accueillies dans les bureaux de la maison saint-leusienne.
En parallèle, La Kour héberge la Maison des sororités qui organise des ateliers, des causeries, avec les associations et collectifs Noustoutes974, FH + « pour aiguiller, orienter les femmes qui en ont besoin ». On y parle grossophobie, convergence des luttes, féminisme et genre. Elle héberge aussi l’association The Golden Landscape qui accueille artistes en création, performances et expositions.
Ce vendredi, ce sera un causement avec l’association Fatties. « Grossophobie : comment lutter contre la stigmatisation, la discrimination, la haine de soi… » On en parle « librement et en sécurité » dès 19 heures.
Philippe Nanpon