FESTIVAL KOMIDI
Romuald Solesse était déjà présent l’an passé avec son spectacle Oeuforie, mettant en scène un magicien un peu loufoque accompagné d’une musicienne un peu… lunaire. Le spectacle mêlait humour, magie, jonglerie, acrobaties et avait conquis le public. Il revient cette année avec sa nouvelle pièce : Tousèl
La solitude, un thème récurrent chez les artistes
Georges Moustaki (Ma Solitude) chantait : « Pour avoir si souvent dormi avec ma solitude / Je m’en suis fait presqu’une amie, une douce habitude ». Barbara dans son texte « La Solitude » chante : « Je l’ai trouvée devant ma porte. Un soir que je rentrais chez moi. Partout elle me fait escorte. Elle est revenue, la voilà ». Quant à Gilbert Bécaud, lui chantait : « La solitude, ça n’existe pas ». La magnifique chanson de Jacques Brel « les Vieux », tout le monde ou presque la connaît. Pas facile d’évoquer la solitude, surtout lorsqu’on est, comme Romuald Solesse… seul sur scène !
Un spectacle « dans les rues de la Réunion »
Avec sa compagnie Zopiok, installée à La Réunion, Romuald Solesse s’est d’abord fait connaître par des spectacles de rues et des prestations dans les écoles. Formé aux arts du cirque, ses spectacles mêlent souvent la magie, les acrobaties, l’illusionnisme, le mime, le théâtre d’ombres… La compagnie propose toujours des ateliers d’initiation à la magie. Dans les spectacles, l’humour est constamment présent, la parole beaucoup moins ! Ce spectacle emmènera le public dans les rues de La Réunion partager le quotidien d’un SDF qui erre après avoir tout perdu. Celui-ci a élu domicile dans une rue sombre, près d’un réverbère et semble attendre un coup de fil…
L’humanité au centre de la pièce
Même sans les mots, Romuald Solesse arrive à explorer les méandres de la solitude et des pensées qui peuvent traverser l’esprit d’une personne qui vit seul. Par la magie, la manipulation d’objets, du mime, des acrobaties, des ombres chinoises, il mène son spectacle sans temps mort. C’est aussi vibrant que tendre, humain et bienveillant. On touche du doigt la complexité et les contradictions de la condition humaine au travers de cet homme qui malgré sa condition et ses déboires s’accroche à la vie. Paradoxalement, malgré la profondeur de certains thèmes abordés, l’humour est souvent présent, et le spectacle est plutôt joyeux !
Ce spectacle sera joué en scolaires. Une séance tout public est programmée à l’auditorium Harry Payet de Saint-Joseph le 23 avril à 17h30. N’hésitez pas à vous renseigner pour savoir s’il reste des places (site de Komidi) ou même à aller sur place un peu avant le spectacle. Parfois quelques places sont disponibles au dernier moment !
Dominique Blumberger
Romuald Solesse : « On peut raconter une histoire sans utiliser le moindre mot »
La solitude, c’est un thème qui vous intéresse particulièrement ? Pour quelles raisons ?
Ce sont surtout les conséquences de la solitude qui m’intéressent, et ce qu’elle peut nous amener à faire. Une des inspirations serait le film « Seul au monde » de Robert Zemeckis, où la solitude du personnage de Tom Hanks l’amène à imaginer qu’un ballon de volleyball devienne son meilleur ami. Donc le spectacle parle d’un personnage qui après avoir vécu dans une longue solitude a fini par se créer son propre univers dans sa tête
Votre personnage est un SDF. Pourquoi ce choix, car la solitude touche aussi les gramounes par exemple.
Ce sont en particulier les sans abris qui ont un peu « perdu les pédales » et qui errent dans les rues avec des comportements parfois surprenant et des discours souvent très incohérents qui ont été l’inspiration du personnage. J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour ces personnes, et après avoir discuté avec plusieurs d’entre elles, je me suis rendu compte que souvent ces gens étaient moqués ou ridiculisés, mais qu’ils avaient tous un passif très triste. Le spectacle parle de l’histoire d’un personnage un peu loufoque, plein de tocs surprenants, et au fur et à mesure du spectacle on comprend comment il a pu en arriver à se créer un tel univers dans sa tête.
Comment construisez-vous votre scénario… sans paroles ?
J’ai eu une formation de clown et de théâtre physique pendant 4 ans à l’école de cirque de Québec, et c’est là que j’ai découvert que le corps était capable d’exprimer énormément d’émotions et pouvait raconter des histoires sans forcément avoir besoin d’utiliser le moindre mot. Parmi les grands artistes que j’admire dans ce domaine il y a Charlie Chaplin, Buster Keaton, Jacques Tatie, et Rowan Atkinson (Mr Bean), qui sont et seront toujours une grande inspiration dans mon travail.
Vous vous êtes déjà produit à Komidi avec Oeuforie. Que représente ce festival à vos yeux ? A-t-il quelque chose de particulier que d’autres festivals n’ont pas ?
Pour moi ce qui rend le Komidi festival particulier, c’est surtout le rayonnement qu’il a sur toute l’île, ce qui permet d’avoir vraiment beaucoup de spectacles dans plein de lieux différents sur l’île. J’étais très heureux de pouvoir jouer mon autre spectacle pour les habitants de Grand-Coude à Saint-Joseph lors du dernier Komidi Festival.
Vous avez présenté votre pièce dans l’hexagone ces dernières semaines. Comment le public a-t-il « reçu » votre spectacle ?
Je n’ai pas encore pu jouer ce nouveau spectacle dans l’hexagone, mais j’ai joué ma précédente pièce, « Oeuforie », et l’accueil ainsi que le public ont été extrêmement chaleureux
Propos recueillis par D.B.
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