MARAINA, CHIN ET FRIDOM
« Découvrez trois opéras de l’océan Indien », propose l’affiche. Le théâtre Vollard revient cette semaine pour nous emmener dans un voyage musical et lyrique de l’histoire de l’île.
« On fera le filage demain. » Il est 20 heures jeudi et l’équipe souffle enfin. Depuis le début de la semaine, les répétitions s’enchaînent avec intensité. Pour enfin présenter à nouveau les trois opéras du théâtre Vollard, Maraina, Chin et Fridom. Enfin, une compilation d’extraits pour en faire un seul spectacle dont la première se déroulera ce dimanche 10 novembre à Saint-Benoît.
« Nous allons jouer dans les trois salles qui disposent d’une fosse d’orchestre », se félicite Emmanuel Genvrin, metteur en scène, auteur des livrets et directeur du théâtre Vollard. Trois salles de concert à La Réunion disposent d’une fosse d’orchestre ; « cette île est un territoire d’opéra », rappelle Emmanuel Genvrin, « c’est aussi le seul dans l’outre-mer à disposer d’un conservatoire ». « Il y a toujours eu des opéras, des opérettes, jusqu’en 1919 quand un incendie a détruit la salle. Puis en 1984, Orphéo de Montéverdi, déjà avec le théâtre Vollard. On reprend un héritage du XIXe siècle », dit-il, devançant les critiques des tenants de la tradition.
L’opéra, c’est cher mais c’est du grand spectacle. On va en prendre plein les yeux et les oreilles. « La Région n’a pas mégoté et j’ai enfin les moyens de produire ce qu’on avait ambitionné. C’est la première fois de ma vie et de celle de Vollard qu’on nous octroie la totalité de la subvention demandée », s’étonne presque le metteur en scène. Vingt-neuf musiciens de l’orchestre de Région, trois solistes, seize choeurs malgaches, trente-sept chanteurs du choeur régional, Jean-Luc Trulès à la composition de la musique et la direction d’orchestre…, en tout quatre-vingt onze artistes sur scène et dans la fosse ensemble chaque soir de spectacle. « Ce sera impressionnant cette ambiance d’opéra », promet Emmanuel Genvrin. « On s’en prend plein la gueule, c’est un coup de poing », ajoute-t-il, voulant prouver que « La Réunion a les ressources pour faire ça » et espérant que le public se sera apprêté pour l’occasion.
Trois extraits de vingt minutes chacun, des trois opéras, entrecoupés d’une fermeture de rideau. Une alternance de choeurs et de grandes voix de l’opéra, « c’est un atout pour La Réunion » souligne le librettiste, qui salue une décision importante de la présidente de Région. Une question de prestige aussi. « Fridom n’a jamais été joué sur scène (seule une captation a été réalisée pour la télévision), le jouer en entier sera la prochaine étape si celle-là fonctionne, si l’on reconnait la qualité de notre travail, on saura alors que l’opéra réunionnais existe. »
Philippe Nanpon
Dimanche 10 novembre à 15 heures salle Granmoun Lélé à Saint-Benoît, mercredi 13 à 19 heures au théâtre de Champ-Fleuri à Saint-Denis et vendredi 15 à 20 heures au théâtre Luc-Donat au Tampon.
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