« OUVREZ LES GUILLEMETS »
« On me prend pour un idiot »… À 68 ans, Georges Arhiman se connaît bien et connaît bien le monde qui l’entoure. C’est vrai qu’il parle parfois de manière maladroite, vite, avec des images étonnantes. Mais toujours, il parle vrai. Son récit est une révolte. Les images défilent, les idées s’entrechoquent. Il dit La Réunion des exclus.
Georges Arhiman en a tant vu et tant vécu, qu’une fois lancé, on ne peut plus l’arrêter. Il y a 40 ans, il s’est retrouvé au chômage et est devenu (hyper) actif. Avec son équipe du GCA (Groupement des chômeurs actifs) il a inventé toutes sortes de plans et combines pour s’en sortir.
Dans la première demi-heure de l’entretien il raconte ses multiples expériences qui préfiguraient déjà les actions publiques de cohésion sociale. Il sera amené à rejoindre le mouvement national des chômeurs (19’). Il tentera même l’aventure politique en montant une liste pour les élections régionales de 2004 (22’).
Cet écorché n’a jamais cessé de voir la ségrégation comme une constante de la société réunionnaise. Alors il critique les politiques locaux, les « patrons », et tous ceux qui profitent du système. Les plus assistés n’étant pas les plus pauvres… Tout ça, il l’a écrit. Notamment dans le livre du Mouvement national des chômeurs et précaires préfacé par Ken Loach : Chômage précarité : halte aux idées reçues ! . (34’)
Il défend les chômeurs contre l’idée selon laquelle la population serait devenue fainéante. Il dénonce un « gouvernement allergique aux pauvres » et des députés qui ne seraient que des « porte-valises ». (56’)
Il interpelle Jean-Hugues Ratenon qui a commencé comme lui en défendant la cause des chômeurs et qui serait avant tout « un acteur ». (1h02’) Il parle aussi des médias sous la pression des subventions locales et annonce son envie de revenir, « comme au bon vieux temps », porter sa parole révolutionnaire. (1h14)
Bonne écoute
Franck Cellier