KILTIR
Une soixantaine de personnes, combattants, pratiquants ou amateurs, se sont retrouvés vendredi 17 novembre 2023 au moringodrome de Villèle pour les démonstrations organisées dans le cadre du festival d’art traditionnel de moringue. L’occasion de se frotter à la capoeira brésilienne ou encore au moringué mahorais.
Ils se défient et ils s’amusent. Les voix qui chantent galvanisent les participants, soutenues par les instruments. Tour à tour, chaque discipline fait sa démonstration. Capoeira du Brésil, moringué mahorais, moringue codifié réunionnais, pencak silat indonésien.
Le deuxième festival d’art traditionnel de moring, organisé par le Comité réunionnais de moring, s’est déroulé du 15 au 19 novembre 2023. La première édition avait eu lieu en 1998. Pour cette occasion, le comité a invité des déléguations du Brésil, du Mozambique, du Bénin, de Mayotte et de Madagascar, ces derniers n’ayant pas pu faire le déplacement faute de visa.
L’ambiance continue de monter alors que les participants des différentes disciplines se mélangent pour tester les pratiques des autres, pour se défier entre eux.
A l’avenir, les organisateurs aimeraient avoir l’occasion de participer à des compétitions de moring inter-îles et entre les pays de la zone. « Ce qui nous relie c’est l’Afrique », souligne Erno Iafare, membre du comité de moring.
Après avoir disparu dans les années 1950 – 1960, avoir été recodifié, le moring, combat traditionnel issu de l’esclavage, a vu sa filière s’étoffer, se structurer. Aujourd’hui, l’ambition va plus loin : faire reconnaître la pratique au patrimoine mondial de l’Unesco au même titre que le maloya. Un groupe travaille actuellement avec la Région en ce sens.
« Le maloya c’est lié au moringue, là où il y avait maloya avant il y avait moringue et là où il y a moringue il y a maloya », poursuit Erno Iafare.
Jéromine Santo-Gammaire
