BUDGET D’INITIATIVE CITOYENNE
Parallèle Sud participe au Budget d’initiative citoyenne lancé par le Département de La Réunion. Une cagnotte d’un million d’euros destinée à financer des projets associatifs, portés par des citoyens. Une belle occasion de donner un peu d’air à des initiatives créées la plupart du temps dans un souci du bien commun et pour lesquelles les personnes travaillent souvent à titre bénévole. Parallèle Sud s’inscrit totalement dans cette démarche et propose 44 tutos pour rendre accessible les conseils, compétences et savoir-faire afin d’envisager à notre échelle une transition individuelle. Pour cela, nous entendons rencontrer les acteurs du territoire, afin de mettre en partage les connaissances.
Parallèle Sud est né de là. De la rencontre avec des associations, des citoyens qui décident de se réunir pour discuter, réfléchir, mettre en place des actions de toutes sortes. Commencer à concrétiser aujourd’hui ce à quoi nous aspirons, ce à quoi nous aimerions que ressemble le monde de demain. A un moment, nous arrêtons d’attendre que d’autres le créent ce demain, que ce soit les institutions, les politiques, les entreprises, ou d’autres. Et puis, il y a ce que nous voulons faire de nos vies, nous. Personne d’autre ne pourra le faire à notre place.
Mouvement de fond
Parallèle Sud est né de là. De la rencontre de ces personnes qui réalisent qu’elles sont détentrices d’un pouvoir tout petit et énorme à la fois, le leur. C’est incroyable ce qu’une seule personne déterminée a la capacité de créer.
Le mouvement qui a abouti à la naissance de Parallèle Sud est parti de l’événement des gilets jaunes. L’énergie de milliers de personnes dans la rue qui réclament d’être considérées. Le courant est passé par le rond-point des Zazalé au Tampon qui a été un émulateur, un transformateur, un accélérateur à particules, « un laboratoire » comme le disait le sociologue Arnold Jaccoud. Les rencontres qui s’y sont faites ont essaimé partout sur l’île. En parallèle, d’autres faisaient la même chose ailleurs à La Réunion.
Chacun a créé son îlot, et des îlots naissent d’autres îlots. Ce sont des avancées silencieuses, puissantes. Un mouvement de fond.
Une nouvelle manière de vivre
Parallèle Sud naturellement a cette vocation dès le départ. Mettre en lumière ceux qui jusque-là agissaient dans l’ombre. Faire des liens entre des initiatives parfois isolées. Pour que de cette trame émerge une nouvelle réalité, une nouvelle manière de la créer, ensemble. Une nouvelle manière de vivre pour nous-mêmes, avec les autres et le vivant qui nous entoure. En assumant les responsabilités, en recevant la joie.
A Parallèle Sud, on est un peu des éponges. Ça tombe bien, c’est un peu notre rôle, quelque part. On se laisse inspirer, on se laisse imprégner des élans des autres, de leurs connaissances et de leurs savoirs, on se laisse émerveiller par ce qui les émerveille. Et on essaye de retransmettre cette richesse que chacun offre.
Le budget d’initiatives citoyennes est l’occasion pour nous de concrétiser une idée qu’on imagine depuis le début : un journalisme qui enclenche des leviers d’action pour que chacun d’entre nous ait à portée de main des outils pour agir au quotidien.
44 tutos
Pour apprendre à fabriquer des produits d’entretien naturels, pour avoir des idées pour consommer moins et réutiliser, limiter sa propre pollution, planter de manière respectueuse de l’environnement dans sa cour, sur sa terrasse, etc. Et tout ça en dépensant moins.
On est quelque part entre le journalisme d’impact et le journalisme de solutions.
Pour ça, on a prévu de faire 44 tutos (1 chaque semaine) en allant à la rencontre des acteurs engagés, des gramounes aussi qui connaissent parfaitement le terrain, les savoir-faire et matériaux les plus adéquats.
On a besoin de solutions ancrées sur notre île et adaptées à nos situations. I tombe byin nena in takon zidé pou mèt an lèr !
Comment voter ?
Les votes sont ouverts depuis le 15 février. Vous avez jusqu’au 22 mars 2023 pour soutenir les projets qui vous tiennent à cœur. Ça vous prendra 5 minutes de votre temps.
Il faut se rendre sur https://www.budgetcitoyen.departement974.fr/ et cliquer sur « voter ».
Ensuite, on sélectionne l’enveloppe A, de 300 000 euros, dédiée à des projets qui impactent plus de 200 personnes.
Tous les projets de la catégorie s’affichent. Le nôtre s’appelle « 44 solutions locales et concrètes pour préserver ton porte-monnaie et la planète ». On clique sur la petite flèche à droite et là, il faut se créer un compte. Valider le compte en entrant le code reçu par mail.
A ce stade, on peut distribuer entre 2 et 5 votes. On coche Parallèle Sud et puis on sélectionne les projets qui nous plaisent. Il faut cliquer ensuite sur « voter ».
De notre côté, nous avons choisi de voter pour les projets qui, à notre sens, auront le plus d’impact sur le territoire. Ceux qui concernent les jeunes notamment.
Mais nous avons quelques coups de cœur à vous proposer. Parce que nous savons que ce sont des gens bien, avec de la suite dans les idées et de belles motivations déjà mises en pratique.
Il y a par exemple :
- La boutique sans argent Parnoumem
L’association Parnoumem entend à terme encourager le troc. Pour y arriver, elle a mis en œuvre une monnaie virtuelle non bancaire : le ti grin. Il existe plusieurs manières de gagner des ti grin, en se rendant sur le site de l’association www.parnoumem.re, ou via le ti kochon qui permet de répartir les ti grin vers ceux qui en auraient besoin. La monnaie permet ensuite d’accéder à des biens ou services comme des restaurants qui mettent chaque semaine un certain nombre de repas à disposition des utilisateurs de ti grin. De nouveaux clients entrent dans leur restaurant et la formule se révèle bénéfique pour tous. Le projet proposé au vote permettra notamment d’acheter un véhicule d’occasion mais surtout de rémunérer à mi-temps une personne afin qu’elle soit en capacité de développer le réseau de commerçants et d’associations.
- Moun.e Ravaz
C’est Jj qui porte ce projet. Elle a besoin d’aide pour l’acquisition d’un foodtruck notamment, de quoi être itinérante et proposer à différents endroits de l’île son concept de nourriture saine, végétale, qui œuvre contre le gaspillage et pour l’autonomie alimentaire. L’asso est déjà active par ailleurs dans différents domaines comme la lutte contre les plantes invasives, la plantation d’endémiques, la fabrication de farines, etc. Avec ce foodtruck, elle pourra proposer des repas à prix abordable et qualitatifs car les produits sont issus de la récup, de son réseau d’agriculteurs bio ou du libre accès (mouroum, brèdes…).
- Semeur d’abondance
Jacky, de l’association Germin’acteurs, travaille depuis deux ans sur la valorisation du Ti coin tranquille, un terrain situé à la Ravine-des-Cabris qui était à la base jonché de carcasses de voitures et de déchets et qu’il a entièrement nettoyé avec l’aide de nombreux bénévoles. Le lieu est devenu un QG, un lieu d’activités et de partage. Le projet permettra de rémunérer une personne plus que compétente pour le développement d’ateliers de permaculture, gestion de déchets végétaux, recyclage, éco-construction, création de potagers, cultures de plants endémiques, médicinaux, fruitiers et maraîchers, interventions en milieu scolaire pour sensibiliser les plus jeunes, etc. Il a proposé un autre projet qui s’appelle Rien ne se perd, tout se transforme et qui mise sur la valorisation des bio-déchets.
- La place de partage de l’association Mocica
On les avait rencontrés il y a quelques semaines et vous pouvez lire le reportage sur l’événement organisé au Ouaki en totale gratuité. Lors des places de partage, les participants sont invités à mettre à disposition de chacun les vêtements, graines, livres, nourriture, ou tout autre objet qui ne leur sert plus. Emilie et Hugo espèrent obtenir une petite enveloppe pour pouvoir s’équiper du matériel nécessaire, notamment des chapiteaux, tables et bancs, des enceintes, micros et du matériel pour les concerts gratuits offerts par les artistes. Ils ont soumis deux autres projets aux votes.
- L’étable café citoyen et solidaire de la ferme forêt des Makes
Eux aussi, on les a rencontrés. Il s’agit d’un collectif d’une soixantaine de personnes qui a développé un projet d’écovillage aux Makes depuis un an et demi. Ils ont acquis le terrain il y a huit mois environ et développent des activités agricoles, des ateliers divers et variés. C’est aussi un lieu qui a une vocation sociale, d’interactions, d’échanges, de rencontres. Pour ce projet, ils espèrent financer la rénovation d’une ancienne étable afin de la transformer en un lieu capable d’accueillir des conférences, des débats, des événements culturels et festifs. Un « lieu de convergence ».
- Les ateliers ludiques sur la coopération et l’environnement du Clan
Le Clan est une association spécialisée sur les questions de coopération et de gouvernance partagée. Le projet qu’ils soumettent aux votes vise à financer l’achat de matériel et le salaire d’une personne nécessaire à la mise en place de jeux autour de l’environnement et de la coopération. Notamment le jeu Paré Réparé qui a vocation à sensibiliser à l’économie circulaire et à la réduction des déchets. Sa fabrication est l’objet d’un autre projet déposé par le Clan.
- Nout Gayar – Bras Fusil
Martine est à l’initiative de ces actions menées dans le quartier de Bras-Fusil à Saint-Benoît. L’association met déjà en œuvre des activités tournées vers la transition écologique du quartier et l’intégration de nouvelles habitudes en matière de développement durable auprès des habitants. Avec le Bic, elle compte acquérir un local pour pouvoir développer ses ateliers et créer un lieu de convivialité.
Merci pour vos précieux votes !
Jéromine Santo-Gammaire
L’enjeu pour nous aujourd’hui est de préserver notre belle île, notre écosystème, nos connaissances issues de générations d’expériences au plus proche de notre environnement.
Car cette île nous imprègne, elle vit à travers nous et c’est à nous aujourd’hui de lui rendre ce qu’elle n’a jamais arrêté de nous donner. En la préservant, en la respectant, en l’aimant. Sa richesse, sa singularité, sa biodiversité. En nous préservant, en nous respectant, en nous aimant. Notre richesse, notre histoire, nos spécificités.
Nos mémoires. Nos imaginaires. Nos racines. Nos aspirations.
Nous sommes bien plus que ce qu’on veut nous laisser croire. Nous sommes créateurs de notre réalité, nous alimentons la voie que nous avons choisie par nos décisions, nos prises de parole, nos positionnements dans notre quotidien.
Nous sommes une onde de lumière qui inonde notre monde. Nous sommes le rêve qui devient réalité, nous sommes la matérialisation de ces aspirations. Ayons le courage de nos espoirs, de nos ambitions. Faisons éclore nos potentialités.