Le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco et le directeur général de Ladom, Said Ahamada, ont donné une conférence de presse cette semaine à Paris, afin de se féliciter de « l’augmentation généralisée des montants de l’aide à la continuité territoriale ». Revue de détail des sujets d’actualité dans le ciel ultramarin.
Dès ce mercredi, la valeur du bon de continuité territoriale, le dispositif d’aide directe à l’achat d’un billet d’avion – sous conditions de ressources – est réévaluée à la hausse. Il est maintenant d’un montant de 340 euros en Martinique et en Guadeloupe, de 475 euros à La Réunion. « Les six millions d’euros supplémentaires votés en novembre dernier à l’Assemblée nationale sont maintenant dans les caisses de l’Agence pour la mobilité des Outre-mer (Ladom), s’est félicité le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, lors d’une conférence de presse mardi à Paris, rue Oudinot.
« Il s’agit d’un service public, s’est pour sa part réjoui Saïd Ahamada, le directeur général de l’Agence pour la mobilité des Outre-mer (Ladom), lors de la même conférence de presse. Nous investissons de l’argent public afin que les gens puissent se former, se réunir, aller et venir. »
Cette revalorisation des bons de la continuité territoriale intervient dans un contexte de forte inflation des billets d’avion. L’administration en est consciente et le directeur général de Ladom, Saïd Ahamada, le reconnaît lui-même : « L’augmentation du prix des billets d’avion est due principalement au kérosène, elle touche les lignes aériennes dans le monde entier. Ce qui est spécifique aux Outre-mer c’est la façon dont cette hausse est répartie avec une très forte saisonnalité. Les billets en période haute sont plus chers qu’ailleurs et les billets moins chers sont moins chers qu’ailleurs. Voilà pourquoi à Ladom nous voulons aider ceux qui en ont besoin. »
Comité interministériel Outre-mer (CIOM) le 19 mai
Problème : pour bénéficier de ces aides, il faut remplir des critères basées sur des conditions de ressources, ne pas dépasser 12 000 euros de revenus annuels par foyer fiscal. Au Sénat, à l’occasion d’auditions menées dans le cadre d’une mission spéciale sur la continuité territoriale, plusieurs élus ont critiqué ce plafond de ressources très restrictif. Et aussi la complexité des dossiers à monter pour bénéficier de l’aide. « On jurerait que ces dossiers sont faits pour que personne n’y ait recours, s’est insurgée l’élue de Guadeloupe Catherine Conconne. La politique de continuité territoriale de l’État manque complètement d’ambition. En Corse, l’État investit chaque année plus de 200 millions d’euros pour la continuité territoriale. Leurs aides ne sont pas conditionnées à un plafond de ressources. »
À ces critiques, le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco répond qu’un Comité interministériel Outre-mer (CIOM) doit avoir lieu le 19 mai. Cette réunion de ministres autour de la Première d’entre eux, Elisabeth Borne, est censée aboutir à un grand nombre d’arbitrages favorables aux Outre-mer. Jean-François Carenco se dit déterminé et affirme que dans la centaine de propositions d’arbitrages qu’il doit soumettre à Elisabeth Borne, la continuité territoriale et le soutien accru à Ladom figurent en bonne place.
Aide à la « mobilité-retour », « continuité funéraire », c’est-à-dire rapatriement des corps depuis l’Hexagone, possibilité ouverte à un deuxième parent d’accompagner un enfant « évasané » en métropole : les ambitions de Ladom pour l’année prochaine sont en effet nombreuses. Le rapport des sénateurs sur la continuité territoriale est, lui, attendu pour la toute fin du mois de mars.
À Paris, Julien Sartre
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Et aussi : Air France pourrait racheter Corsair
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Questionné par l’élu de Saint-Pierre et Miquelon, Stéphane Artano, sur les rumeurs récentes de rachat de la compagnie Corsair par Air France, le responsable des « services aériens » à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) s’est dit favorable à « une consolidation » dans le secteur. Il reprenait à son compte les mots du pdg d’Air France, Ben Smith, qui ne fermait pas la porte à un rachat de Corsair par la compagnie nationale. Pour Emmanuel Vivet, sous-directeur des services aériens à la DGAC, « ce n’est pas à l’administration de se prononcer sur les mouvements capitalistiques possibles ou éventuels, toutefois un tout petit peu de consolidation ne serait pas une mauvaise chose pour renforcer les entreprises. Quand on a eu jusqu’à cinq transporteurs sur Paris-La Réunion, on atteint des chiffres extrêmes sur le marché européen de l’aviation. »