Et si le problème n’était pas Tik-Tok?  

LIBRE EXPRESSION

Ce jeudi 23 mars, le PDG de Tik-Tok a été invité au Sénat américain pour répondre aux accusations d’espionnage au profit du Parti communiste chinois. Cependant, un événement inattendu est venu ternir la position agressive des accusateurs.  

De l’action principale, finalement, le jeune Singapourien Show Zi Chiew est devenu la coqueluche d’une nouvelle génération et d’un monde nouveau. Aux Etats-Unis, la moitié de la population s’exprime sur ce réseau social et 5 millions d’entre eux l’utilisent comme plateforme business…Obnubilés par le succès foudroyant de Tik-Tok, les puissants décideurs du Capitole n’ont pas compris que, par cette initiative, ils offraient à leur interlocuteur une tribune de classe mondiale ?

La marginalisation des politiciens est apparue encore plus significative avec l’ultimatum lancé en commun par les Big-tech américains Apple, Google, Youtube, Facebook et Instagram. Les cosignataires demandent de mettre fin à une loi américaine qui les oblige à collecter et à partager des informations personnelles de leurs utilisateurs, avec les agences de renseignements aux États-Unis. Citons FBI, CIA, NSA. Ils déclarent : « Nous ne voulons plus avoir à partager les données personnelles de nos utilisateurs avec les services de renseignements. » 

Ils pointent l’article 702 de la loi FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) qui permet aux agences d’espionnage d’accéder aux enregistrements téléphoniques, les courriels, les sauvegardes iCloud, etc. Par exemple, Apple dit avoir reçu, au premier trimestre 2020, 4177 demandes de comptes d’utilisateurs par des agences d’espionnage pour analyser les données de 40 641 personnes. Des étrangers, mais aussi des personnes de nationalité américaine. 

Ce n’est pas un hasard si les GAFAM ont saisi l’instant Tik-Tok pour évoquer l’espionnage américain. Ce désordre intra-américain tranche avec la sérénité du Parti communiste chinois. Pour s’en rendre compte, il suffit de lire le discours du président Xi Jinping en ouverture de « la réunion de haut niveau du dialogue entre le PCC et des partis politiques mondiaux ». 

Tenue le 15 mars, entre la réélection de Xi et son voyage en Russie, cette rencontre a concerné plus de 500 partis et organisations politiques de 150 pays qui ont planché sur « la modernisation » à l’étape historique actuelle. Des problèmes concrets, théoriques et pratiques, qui exigent de travailler « ensemble ». L’interrogatoire musclé imposé au patron de Tik-Tok et l’ultimatum lancé par les Gafam illustrent bien ce besoin de dialogue et de travail collectif de haut niveau sur une base d’Egalité, entre les participants. 

Ary Yee-Chong-Tchi-Kan

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