LIBRE EXPRESSION
Les gens ne viennent pas travailler à l’hôpital pour crever au boulot
L’écœurante hypocrisie du ministre de la Santé et de ses sbires s’étale sans vergogne après le décès d’une infirmière agressée et tuée à Reims, et une secrétaire médicale grièvement blessée. Si on les en croit, ce n’est la faute de personne, l’agresseur était fou, voilà tout. La réalité dans les hôpitaux est tout autre : manque de personnel avec pour conséquence des personnels isolés, réduction des budgets avec pour conséquence des mesures de sécurité au rabais, etc.
Les agressions dans les hôpitaux publics, et particulièrement dans les services d’urgence, sont monnaie courante et lorsqu’elles se produisent, les agents sont ensuite généralement laissés livrés à eux-mêmes, sans que des mesures autres que des « soutiens psychologiques » ou autres emplâtres sur des jambes de bois ne soient proposés.
C’est qu’avant tout, il ne faut pas que cela « coûte » à l’hôpital… Personnel agressé, blessé, maltraité, agents en syndrome d’épuisement professionnel (burnout) qui parfois finissent par se suicider, où sont vos larmes, mesdames et messieurs les ministres et autres suppôts du pouvoir ? Et quand bien même vous auriez des larmes de crocodile, vous continueriez votre politique destructrice de l’hôpital public, seule responsable de ces situations qui immanquablement se terminent par des drames humains.
Depuis la loi « hôpital patient santé territoire », sous le mandat de Nicolas Sarkozy, qui a mis à mal le service public de la santé, avec la tarification à l’acte, nous sommes dans l’hôpital-entreprise et faire du pognon est à l’opposé de la prise en charge de la souffrance.
Or une santé physique et psychique pour tous est la garante de la paix sociale. Le manque de moyens accordés à la psychiatrie dégrade le climat dans les établissements spécialisés et les services d’urgence : les patients font des allers-retours entre hôpitaux psychiatriques et les urgences et restent avec leur souffrance.
La CGTR adresse toute sa sympathie à la famille de notre collègue décédée en métropole et toute sa solidarité à son équipe.
Contact Fédération Santé et Action Sociale CGTR
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