Le peuple réunionnais

LIBRE EXPRESSION

Dès qu’il est question de Peuple Réunionnais, tout de suite, en réaction, il est question d’indépendance. Rien n’est plus faux.

Dans le contexte français, la reconnaissance du PEUPLE REUNIONNAIS, pas plus que la reconnaissances des autres Peuples, alsacien, breton, martiniquais, tahitien, etc., est difficile. Depuis la Révolution, le Peuple français un et indivisible, est en réalité unifome. Malgré l’évidence, il n’y pas de différence reconnue entre les Peuples d’Europe, d’Amérique, de l’Indianocéanie et du Pacifique.
Malgré la difficulté de l’exercice, Paris prétend tout régenter jusque dans les détails, la vie de chacun de ces Peuples. Bref, la loi de l’uniformité voudrait que pour être Français, nous ne soyions plus Réunionnais. Nous sommes ET Réunionnais ET Français, on voudrait que nous soyions OU Réunionnais OU Français.
L’uniformité française est en contradiction avec la devise de la République qui est à la base de notre DEMOCRATIE : nous n’avons plus la LIBERTÉ d’être ce que nous sommes ; Il n’y a plus d’EGALITE, (l’égalité que l’on proclame est l’égalité du renard mondialiste parisien dans le poulailler local réunionnais) ; il n’y a plus de FRATERNITE, mais la loi du plus fort.
Le Peuple est à plusieurs niveaux : il y a le Peuple du Monde, le Peuple de la communauté de destin de l’humanité ; Il y a les Peuples des nations ; et il y a enfin, les Peuples locaux. La nation française est faite des Peuples locaux différents, dispersés sur les cinq continents.

LA COMMUNAUTE HUMAINE

Les hommes et les femmes du Monde entier forment le Peuple des Hommes. Chaque homme et
chaque femme est citoyen, citoyenne du Monde. Chacun, chacune a vocation à servir n’importe
où dans le Monde. Il y a « une communauté de destin » de toute l’Humanité qui fait Peuple.
L’organisation des Nations-Unies, les grandes agences et les Cours de justice internationnales sont le commencement difficile d’un pouvoir politique mondial. Nous sommes loin, très loin du compte, les nationalismes ont beaucoup freiné la marche de l’Humanité vers ce Gouvernement mondial. Mais on y vient. Cette réalité mondialiste qui s’enracinée dans la diversité des Peuples, n’est pas l’uniformité de la mondialisation d’où l’on est en train de revenir.
La Nation Française fait partie des Nations-Unies.

LES COMMUNAUTES NATIONALES

Au fur et à mesure de l’évolution de l’Humanité sont nées les nations. L’Histoire et la Politique ont tissé de façon différente d’une nation à l’autre, des « communautés de destins » pour des Hommes et pour des femmes, qui ont fait Peuples.
Une nation peut être faite d’un seul Peuple, mais en général, elle est faite de plusieurs Peuples.
L’unité de la Confédération Helvétique (la Suisse), de la République Fédérale d’Allemagne (l’Allemagne), du Royaume Uni (l’Angleterre), des Etats-Unis d’Amérique (l’Amérique) n’est contestée par personne . Ces nations affichent la diversité des Peuples qui les composent et leur unité tout à la fois.
On s’est aperçu que l’uniformité de la mondialisation était la ruine des nations. La diversité des nations dans la communauté internationale, est de retour. En France l’heure est à la réindustrialisation et à la prudence concernant les délocalisations.

LES COMMUNAUTES LOCALES

En France, l’uniformité de l’unité est à l’origine des erreurs et des drames de l’Histoire coloniale française. Elle est à l’origine des difficultés que connaissent aujourd’hui les Peuples Français d‘Europe, d’Amérique, de l’Indianocéanie et du Pacifique. Après le retour des familles, des organisations professionnelles et des régions (autrefois les provinces) que la Révolution avait supprimées , c’est le retour des Peuples qui se prépare. L’unité française sera l’unité des Peuples d’Europe, d’Amérique, de l’Indianocéanie et du Pacifique au sein de la République.
De même que la nation française sous les coups négatifs de la mondialisation, revient à la réindustrialisation et des délocalisations, de la même façon, sous les coups des effets négatifs de l’uniformité nationale, les Peuples de la République doivent avoir les moyens de se mobiliser pour le développement de leurs pays respectifs par eux-mêmes (la souveraineté alimentaire par exemple).
Il est faux de dire que les Réunionnais ne sont pas un Peuple du moment qu’ils sont Français. C’est le Peuple Réunionnais qui est Français. Si pour être Français nous ne pouvons plus être Réunionnais, c’est alors que naît la menace que beaucoup redoutent : la tentation séparatiste. C’est toute l’histoire, dramatique et ruineuse, de la décolonisation française. Souvenons-nous de cette déclaration d’un homme politique célèbre : « l’Algérie c’est la France !» Nous savons ce qui en est advenu. La Réunion est Française, mais elle n’est pas la France. L’identité française ne doit plus être dictée, imposée par « la métropole », par l’uniformité métropolitaine, mais par l’enracinement dans la diversité des Peuples unis qui font la République.
La communauté locale réunionnaise est LE PEUPLE REUNIONNAIS. C’est ce PEUPLE REUNIONNAIS qui est FRANÇAIS, qui est EUROPEEN parce qu’il est FRANÇAIS et qui est INDIANOCEANIEN .
C’est ce Peuple REUNIONNAIS qui met en place LE PROJET POUR LA REUNION (La Conférence des Mille, Les Etats Généraux de La Réunion, le Référendum local) pare qu’il a la responsabilité du développement de l’île.

LA CLE DE VOUTE DE NOTRE DEMOCRATIE

LE PROJET (Conférence des Mille, Etats Généraux, Référendum) est-il en marge des institutions ?
Rien n’est plus inexact. Ce sont des hommes et des femmes du Peuple Souverain, qui, au nom de leur droit constitutionnel de manifestation, travaillent sur ce PROJET. Non seulement le Peuple n’est pas en marge des institutions, mais il en est le coeur : la clé de voûte de notre démocratie.
De plus, ces hommes et ces femmes manifestent pour que, lorsqu’il sera rédigé, LE PROJET soit validé par le PEUPLE INSTITUTION : le RÉFÉRENDUM LOCAL . Le référendum local, comme on le sait, n’est pas possible sans l’engagement, en l’occurence, du Conseil Régional. Aujourd’hui nous n’en sommes pas là. Mais aujourd’hui, à titre personnel de citoyens, tous les hommes politiques, de quelque bord qu’ils soient, peuvent s’inscrire dans LE PROJET.
En question subsidiaire, LE PROJET ne s’inscrit pas dans l’opposition. Le Peuple souverain, son auteur, est au-dessus des partis. Dans LE PROJET, Il s’agit de son UNITE.

Paul Hoarau