[Chronique] Ces soldes qui font mauvais genre

N’AYONS PAS PEUR DES MOTS


Vous l’avez peut-être remarqué, il est des termes qui changent de sexe comme de sens. À moins que ce ne soit l’inverse. Un cartouche/une cartouche, un enseigne/une enseigne, un foudre/la foudre, un greffe/une greffe, un livre/une livre, un manche/une manche, un manœuvre/une manœuvre, un mort/une mort, un moule/une moule… La liste est longue.

Parmi ces noms hermaphrodites, figure le mot « solde ». Féminin quand il est une rémunération versée aux militaires, le bougre renfile dare-dare son marcel dès qu’il s’invite dans le domaine comptable ou lorsqu’au pluriel, il désigne ces ventes à prix cassés sur lesquelles les commerçants comptent pour vider leur stock d’invendus et redorer leur… solde de trésorerie. 

Ce mélange des genres ne va pas sans entraîner quelques confusions dans le langage courant. Et comme souvent, les médias ne sont pas les derniers à tomber dans ce classique piège à chalands linguistique. 

— « Les soldes du Black Friday de Best Buy sont arrivées : découvrez les meilleures offres. » (Marseille News)
— « Single Day : en Chine, les soldes géantes d’Alibaba battent un nouveau record. » (Midi Libre)
— « Après quatre semaines de démarques, les soldes d’été se sont achevées fin juillet. (L’Echo Républicain)

Profitant du coup d’envoi des soldes à La Réunion, je suis aller fouiner sur les étals de la presse numérique locale. Et il n’a pas fallu longtemps pour trouver mon « bonheur » : 
— « Les soldes permettent-elles vraiment de faire de bonnes affaires ? » (linfo.re)

À cette question, je serais logiquement tenté de répondre par l’affirmative. Il m’est d’ailleurs arrivé de tomber sur des dictionnaires usuels à des prix très attractifs. Car hélas ! la langue française n’échappe pas à la tradition : elle aussi se brade. 

K.Pello

Pour poursuivre le voyage dans le labyrinthe de la langue française, consultez le blog : N’ayons pas peur des mots

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Kozé libre

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