N’AYONS PAS PEUR DES MOTS
À la manière d’accidentologie », qui circule dangereusement sur nos routes au sens de « taux d’accidents », le terme « volumétrie » s’est répandu sans demi-mesure sur les marchés financiers (volumétrie des transactions bancaires), dans le monde de l’immobilier (volumétrie d’un appartement), le secteur de la santé (volumétrie des cas de Covid, de la maladie d’Alzheimer, si si, je l’ai lu !) et dans toute autre sphère de la société faisant peu ou prou appel à quelque notion de taux, de superficie, de masse ou de… volume. Etait-ce trop simple de s’en tenir à ce dernier vocable ? Sans doute fût-il trop court pour satisfaire ceux qui jugent par pédantisme que technologie vaut mieux que technique, que thématique sonne plus savant que thème ou que problématique confère plus de crédit que problème…
Vous vous en doutez, l’Académie est montée au créneau devant l’ampleur du phénomène. « Le nom volumétrie, attesté depuis le début du xxe siècle, désigne la mesure de volumes, a-t-elle vivement protesté. On l’emploie fréquemment en chimie, au sujet de dosages à réaliser, et dans des domaines comme la sylviculture ou le transport de marchandises. Dans ces derniers cas, il est synonyme de cubage, mais contrairement à ce dernier, volumétrie ne doit pas s’employer pour désigner le volume ainsi mesuré, ce qui hélas commence à se faire, sans doute par emphase, ici ou là. »
Est-il utile de préciser que la mise en garde des Immortels n’a pas pesé lourd face à la volumineuse influence de l’usage ?
K.Pello
Pour poursuivre le voyage dans le labyrinthe de la langue française, consultez le blog : N’ayons pas peur des mots