LIBRE EXPRESSION POÉTIQUE
Daniel Pader, habité par Alain Peters, poursuit l’oeuvre du « parabolèr » en écrivant des textes à la manière du poète décédé en 1995. Découvrez aujourd’hui Moin – mêm…!
Il vit dans la mémoire d’Alain Peters. Daniel Pader est habité du parabolèr, poète de génie. À sa mort, en juillet 1995, il lui a dédié sa vie et aménagé un local au rez-de-chaussée de son immeuble de la ZUP 1.
Là, il passe l’essentiel de ses journées à dessiner, écrire, méditer, et sans doute communiquer, avec Alain Peters. Ce choix assumé l’a conduit à abandonner son ancienne vie d’entrepreneur, ses belles voitures et ses confortables revenus.
Il s’est acheté des guitares et s’est mis à écrire, à chanter, à clamer, à dessiner comme s’il était le « prolongement » du compositeur de « Mangé pou le cœur ». C’est d’ailleurs le titre d’un article que lui avait consacré le Quotidien en 2011 sous la plume de Pierre-Yves Versini. La page est plastifiée et affichée dans cet étonnant musée.
Au rez-de chaussée de l’immeuble se cache un étonnant musée dédié à Alain Peters.
Les réalisations de Daniel Pader sont d’une incroyable poésie. La rythmique de ses mots, leur couleur et les images qui s’en échappent peuvent amener à croire, même aux plus cartésiens de ses visiteurs, qu’Alain Peters poursuit son oeuvre à travers lui. Même, la typographie, choisie par l’auteur, se libère de la grisaille habituelle.
En trois décennies, il a déjà édité une douzaine de volumes. Des centaines d’exemplaires sont encore sous cellophane sur une étagère. Il a écrit 400 textes, parfois empreints de la vie du parabolèr, parfois portant sur la culture réunionnaise ou la philosophie. Mais toujours « à la façon de… ».
Daniel Pader dit attendre sereinement la mort, persuadé d’avoir « fait quelque chose » de sa vie. En effet, son oeuvre mystique et poétique mérite d’être dite partout à La Réunion. Alors Daniel Pader la transmet, de tout son coeur, auprès des écoliers, parfois devant une assistance, parfois à la radio…
Il espère qu’un jour ses textes s’échappent de son vieil ordinateur qui n’est même pas relié à internet pour atteindre le public le plus large possible et donner du sens à un monde qui perd tous ses repères.
La Kour 420 s’engage à l’aider en en publiant quelques-uns à commencer par celui de ce jour, Mon zami, écrit quelques jours après la mort d’Alain Peters, et récité par Daniel Pader…
F.C.