[Politique] Frédéric Maillot défend la préférence réunionnaise

INTERVIEW

Après la lecture d’un rapport d’enquête publié par l’association Réunionnais de retour au péi, Parallèle Sud a souhaité se pencher sur la question des aides au retour et des difficultés que connaissent les Réunionnais sur le marché de l’emploi. Pour le premier épisode du dossier, Frédéric Maillot, député de la 6e circonscription de La Réunion, nous reçoit dans sa permanence afin d’évoquer les freins à l’emploi, la difficile mise en place d’une préférence régionale dans la loi, mais aussi le combat mené depuis plusieurs années par les syndicats et plus largement l’importance de s’ouvrir à d’autres mobilités que La Réunion – Paris.

Bonjour Frédéric Maillot, pouvez-vous présenter?

– Je suis un militant culturel, un travailleur social et depuis l’âge de mes 15-16 ans je me suis beaucoup intéressé à l’identité du péi, celle de l’homme réunionnais aussi. Cela m’a amené à m’intéresser aux revendications culturelles, sociales et économiques et j’ai ensuite crée le RSKP Réyoné Soubat Kont Profitèr puis le parti Croire et oser. En 2021, je suis sur la liste d’Huguette Bello aux régionales et je suis nommé 7e vice-président en charge de l’économie sociale et solidaire. Enfin en 2022, je suis élu député de la 6e circonscription puis réélu en 2024.

Suite à la lecture du rapport d’enquête conduite par l’association « Réunionnais de retour au péi », je vous ai contacté pour avoir votre avis sur les freins rencontrés par les Réunionnais sur le marché de l’emploi. Dans la conclusion de son rapport, l’association propose de travailler avec les institutions afin de créer des aides aux retour comme il existe des aides au départ.

– Je suis favorable à ça, j’ai d’ailleurs déjà évoqué l’idée de créer une agence du retour. Je pense que l’aéroport de Gillot ne doit pas être la porte de non-retour, la jeunesse doit pouvoir partir se former mais la possibilité de retour doit être accompagnée. Pas seulement pour le voyage, il faut un accompagnement d’insertion vers l’emploi en réservant des postes par exemple. D’ailleurs je ne suis pas le seul à dire qu’il y a une forme d’injustice, de discrimination à l’embauche envers les Réunionnais.

Vous évoquez de la discrimination à l’embauche, en tant que député, vous êtes sollicité par vos électeurs , est-ce qu’on vous en parle souvent ?

– Il y a un nouveau phénomène aujourd’hui. Ce que j’entends de plus en plus ce sont des gens qui travaillent dans des boîtes depuis des années, qui pourraient obtenir des promotions si on les formaient mais les boîtes préfèrent faire venir des gens de l’extérieur pour les former ici alors que la promotion reviendrait à la personne déjà en place normalement. Je pourrai facilement trouver cinq ou six personnes qui pourraient témoigner dans ce sens-là.

Il y a deux semaines, vous avez annoncé via un communiqué de presse que 10 dossiers d’affectation provisoires dans l’Hexagone ont finalement pu bénéficier d’un maintien dans l’académie. Comment ça s’est passé ? Vous avez dû faire un choix dans la défense des dossiers ?

– Il y en a 11 finalement. Le rôle que j’ai joué c’est d’abord d’entendre cette détresse car c’est de la brutalité institutionnelle qui déchire des familles. Certaines personnes passent leurs diplômes mais ont déjà une vie de famille avec un compagnon qui a déjà un travail sur l’île et des enfants, leur vie est déjà installée. Et quand ces personnes passent le concours, c’est parce qu’elles savent qu’il y a des postes ici. Mais l’obtention du diplôme donne directement accès à l’aéroport de Gillot. J’ai joué mon rôle de parlementaire en parlant au représentant de l’Etat, en l’occurrence ici le recteur d’académie. Avec ou sans mandat, cela a toujours été mon combat de permettre aux Réunionnais de pouvoir travailler ici et d’être reconnus à travers leurs diplômes.

Découvrez la suite de l’interview en vidéo.

Entretien : Léa Morineau

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Frédéric Maillot

A propos de l'auteur

Léa Morineau | Etudiante en journalisme

Cocktail de douceur angevine et d'intensité réunionnaise, Léa Morineau a rejoint l'équipe de Parallèle Sud pour l'éducation aux médias et à l'information, elle s'est rapidement prise au jeu du journalisme. A travers ses articles, elle souhaite apporter le regard de sa génération et défendre un journalisme qui rayonne au-delà des apparences.

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