Désillusions politiques à Tana et espoirs touristiques à Moramanga et Andasibe

REPORTAGES DES ÉTUDIANTS JOURNALISTES RÉUNIONNAIS À MADAGASCAR

Le Master Information-Communication de l’Université de La Réunion s’est envolé la semaine du 4 au 11 décembre 2024, pour un stage avec Midi Madagascar. Nous vous racontons tout !

Mercredi 4 décembre 2024, l’équipe du Master InfoCom, dont je fais partie, atterrit à l’aéroport Ravinala de Tananarive à Madagascar. Direction le Chalet des Roses en plein cœur de la capitale. Rizières, monuments somptueux, marchés, mais également une pauvreté sans pareil nous font face sur le trajet…

Une fois posé bagages, nous n’avons pas le temps de dire « ouf » que nous sommes embarqués dans le premier papier du séjour. Un micro-trottoir dans une capitale animée par les élections municipales.  

Étudiants, personnels d’institutions, commerçants, chauffeurs de taxi… nous interrogeons une dizaine de personnes sur leurs intérêts politiques et leurs intentions de vote pour les prochaines élections municipales. Tous se disent face à une désillusion : « Ça ne m’intéresse pas de toute façon, c’est tout le temps pareil, et puis ce ne sont pas eux qui vont me donner de l’argent pour mon magasin, donc je n’irai pas voter », déplore une commerçante.

Certains relèvent tout de même de l’importance de voter, malgré une voix sûrement pas écoutée : « J’irai voter, car c’est notre droit, mais aussi notre devoir de citoyens. J’irais voter et puis même si le candidat que je soutiens ne gagne pas, ce n’est pas grave au moins j’aurai fait entendre ma voix », témoigne Roland, enseignant-chercheur. Sa collègue, hôtesse d’accueil, le rejoint : « Je vais aller voter parce que c’est notre droit et notre devoir et puis, nous devons faire changer les choses. Le pays se dégrade, c’est pire qu’en 2002, je le vois ». Une volonté de renverser la donne, règne auprès de ces habitants pour sortir de la misère.

Une pauvreté qui touche la grande capitale, mais également, des villes plus petites telles que Moramanga ou encore Andasibe.

Le 9 décembre à 8 h 30, nous nous rendons à Moramanga pour le reste de notre séjour. Sur place, nous faisons la connaissance de Nirina Olivier Ranoharitahina, président du conseil d’administration de l’office régional du tourisme de Alaotra-Mangoro. Celui-ci est également propriétaire de deux hôtels dans le district de Moramanga : Le Mangoro Hôtel à Moramanga et Le Lemurs Lodge à Andasibe. Ce dernier nous explique les difficultés que rencontre le tourisme dans la zone : « Il y a des problèmes d’eau, d’électricité, mais aussi de transport. Pour venir ici, les routes sont en mauvais état, et puis les vols intérieurs ne fonctionnent pas bien. Cela nous pose problème dans le développement touristique ». Malgré ces difficultés, le tourisme semble résister, et même se développer de plus en plus dans le district. « De juillet à novembre, c’est la haute saison, de nombreux touristes internationaux, mais aussi nationaux, viennent dans la région et surtout à Andasibe, pour se reposer et profiter du calme de la nature ».

Andasibe, une ville où le tourisme grandit

Dimanche 8 décembre, nous nous rendons à Andasibe, et partons à la rencontre de professionnels du tourisme afin d’avoir plus d’informations concernant ce secteur économique en développement. Nous rencontrons alors Mangarin Franck Randrianirina, serveur au Sahatandra River Hôtel et habitant de la ville depuis toujours. Celui-ci nous raconte : « Avant, à Andasibe, il n’y avait que 3 hôtels : le Buffet de la Gare, Vakîsna et Feon’iala Hôtel. Aujourd’hui, il y en a une trentaine. Le tourisme, c’est bien développé, des Hollandais, des Allemands, des Français, des Sud-Africains et des Asiatiques viennent souvent à l’hôtel. Nous les habitants, nous sommes contents puisque c’est le tourisme qui nous fait vivre. Sans le tourisme, il n’y a rien à Andasibe ». 

Rija Ramboatiana est guide touristique germanophone national, il relève que : « Les touristes allemands font beaucoup d’écotourismes. Ils aiment voir la nature, les lémuriens, la flore, etc. »

Un accroissement de la demande, et donc de la concurrence

Cette concurrence ne sert pas à tous, malheureusement. Jean Nicot Randriamahazo, patron de l’hôtel-restaurant Les Orchidées à Tanambe II, exprime son dépit face à cette concurrence grandissante : « Nous, les petites entreprises, on n’a pas les moyens face à ces grands hôtels qui se créent. Aujourd’hui, faute de clients, nos chambres sont vides. ».

Malgré les difficultés liées à la concurrence, cette multiplication des établissements touristiques a poussé à la création de nombreux emplois pour les locaux : « Le tourisme a permis de créer plusieurs emplois directs ou indirects : du personnel hôtelier comme des sous-traitants, témoigne le gérant de l’office du tourisme, dans mes établissements, on est a plus de 60 employés ». Mangarin Franck Randrianirina confirme, lui-aussi, cela : « On est 17 employés à travailler dans l’établissement et on est tous originaires de la région ».

Des emplois se créent, et des issues de secours face à la misère s’ouvrent. C’est ce que nous verrons demain, avec la découverte de deux jeunes entrepreneurs passionnés.

Urvashi Véléchy

ÉTUDIANTS JOURNALISTES RÉUNIONNAIS À MADAGASCAR

Retour d’expérience à Madagascar.

A propos de l'auteur

Urvashi Véléchy | Étudiante en Journalisme

Étudiante en Master Information, Communication à l'Université de La Réunion

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