RETOUR AUX SOURCES
Du maloya à la musique sakalave, il n’y a qu’un pas pour le DJ réunionnais Mickaël Gravina, alias InSula, qui prend le large avec son deuxième album, Vahoaka. Dix titres où la musique électronique épouse harmonieusement la musique traditionnelle.
Entre modernité et tradition, Vahoaka nous embarque dans un voyage musical sur la côte nord-ouest de la Grande Île, au cœur de la culture sakalave. Dans ce nouvel opus, InSula, inspiré par les rythmes traditionnels malgaches, rend hommage au peuple de la mer, les Vahoaka. Un peuple de navigateurs animistes dont les croyances et les rites sont intimement liés à la mort.
Plus qu’un album, Vahoaka est avant tout un projet artistique cher au DJ et producteur de musique électronique réunionnais. C’est le fruit de belles rencontres, d’une résidence artistique et d’une réflexion autour de l’hybridité et de la créolité.
« Tout a commencé avec le morceau Za handeha hanaraka anao — qui signifie « Je t’accompagne » en malgache —, réalisé en collaboration avec le leader du groupe Marojoby. Je voulais créer un morceau où la musique traditionnelle est mise en lumière tout en y apportant une touche de modernité avec des sonorités synthétiques. Mais je ne voulais pas dénaturer l’authenticité des sons traditionnels. Là-bas, j’ai fait des rencontres très enrichissantes, tant sur le plan musical qu’humain. Cela m’a donné envie d’en faire un album entier », raconte InSula. Il poursuit : « Mon premier album, Trmba, avait une couleur davantage marquée par le maloya, avec ses rythmes ternaires et ses instruments. Vahoaka, lui, se rapproche rythmiquement de ce qui se fait à Madagascar. »
Une passerelle entre La Réunion et Madagascar
Cette ouverture vers la Grande Île, InSula la perçoit comme un retour aux origines. «Madagascar est l’un des berceaux de la culture réunionnaise », souligne-t-il, en évoquant notamment les liens entre le Tromba sakalave, cérémonie festive malgache, et le servis kabaré réunionnais.
Disponible depuis le 18 octobre sur les plateformes musicales, Vahoaka se veut être une véritable passerelle entre le passé et le présent, la tradition et la modernité, La Réunion et Madagascar, le maloya et la musique sakalave. Utilisant la musique électronique comme toile sonore pour sublimer la puissance de la musique sakalave, InSula réussit son pari artistique et nous livre sa vision d’un électro-maloya futuriste, résolument ancrée dans ses racines et tournée vers l’avenir.
Texte, photo et vidéo : Alyssa Mariapin
(Contribution bénévole)
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