Girardier et trois députés réunionnais persistent à combattre le monopole de GBH

En juin 2025, une affaire éclate entre Christophe Girardier, le patron du cabinet d’études Bolonyocte Consulting, et le géant de la grande distribution GBH (Groupe Bernard Hayot). Tout part d’une intervention de Christophe Girardier le 13 et 14 juin en Martinique où il critique le monopole de GBH dans les territoires d’outre-mer. Ce mardi 24 juin, les élus Frédéric Maillot, Emeline K/Bidi et Karine Lebon attaquent à leur tour la présidente de l’Assemblée nationale parce qu’elle ne saisit pas la justice contre GBH accusé de ne pas avoir dit toute la vérité et de refuser de transmettre des documents dans le cadre de l’enquête de l’Assemblée sur la vie chère dans les Outre-mer.

Photo mise en avant : Stépane Hayot, DG de GBH, lors de son audition à l’Assemblée nationale. Source : site de l’Assemblée nationale.

L’expertise de Bolonyocte Consulting est claire, GBH détient un certain monopole dans les territoires d’outre-mer. GBH réagit mi-juin et annonce avoir déposé plainte pour diffamation. Selon eux, tout ça ne serait que des mensonges. En réponse, Girardier contre-attaque dans un communiqué de presse publié le 22 juin. Il y affirme qu’il maintient tout ce qu’il a dit, qu’il possède les preuves pour détailler ses analyses, et qu’il compte même porter plainte à son tour pour dénonciation calomnieuse. Selon lui, la plainte de GBH n’a d’autre but que de le discréditer publiquement, alors que ses travaux – basés sur des données économiques sérieuses – ont été commandés par des institutions officielles comme les OPMR de La Réunion et de Mayotte. « une manœuvre d’intimidation ou de pression, visant délibérément à discréditer les analyses et autres travaux de sa société, reposant au demeurant sur des fondements économiques solides et objectifs, qui ne sauraient être ignorés par GBH, et dont le seul but est d’éclairer utilement le débat public sur la vie chère » explique le communiqué de l’entreprise.

Les politiques réagissent

Le 24 juin 2025, les députés Frédéric Maillot, Emeline K/Bidi et Karine Lebon publient un communiqué pour critiquer la décision de Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale. Ce qu’ils lui reprochent, c’est de ne pas avoir saisi la justice alors que les groupes GBH et CMA CGM sont accusés de ne pas avoir dit toute la vérité et de refuser de transmettre des documents pendant une audition à l’Assemblée sur la vie chère dans les Outre-mer. Ils rappellent que seule la présidente de l’Assemblée pouvait envoyer ces faits au procureur, et qu’en refusant de le faire, elle protège selon eux les grands groupes responsables, en partie, de la vie chère. « Elle a choisi de protéger ceux qui étouffent nos économies et affament nos familles » rapporte le communiqué.

Dans ce même communiqué, les trois députés réunionnais dénoncent aussi le fait que le président Emmanuel Macron ait remis la médaille de la Légion d’honneur à Bernard Hayot, le patron de GBH. « Un choix cynique, que nous avons dénoncé avec force ». Pour eux, c’est un signe de plus que le pouvoir protège les intérêts économiques de quelques-uns. Ils terminent en disant que ce refus de justice est une honte, qu’il affaiblit la démocratie, et que le combat continue : « En refusant de saisir la justice, Yaël Braun-Pivet offre à Bernard Hayot une médaille de plus, celle de l’impunité. »

Etienne Satre

A propos de l'auteur

Etienne Satre

Etudiant en journalisme. Etienne Satre a rejoint l'équipe en janvier 2024 en tant qu'apprenti journaliste. Il étudie à l'Institut de l'image de l'océan indien (Iloi) basé au Port.

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