France Inter manie l’humour par l’absurde avec bonheur. Mais nous aussi, à Parallèle Sud, sommes confrontés parfois à l’incroyable. Les auditeurs de la radio publique nationale se souviendront d’une chronique d’anthologie, le 8 novembre 2021 (voir ici) de Thomas VDB dans Par Jupiter. Il y racontait que, inscrit à Pole Emploi comme comédien, il avait eu une proposition étonnante de la part de l’institution : policier municipal ! La chronique est tellement désopilante, le destinataire de l’offre n’a tellement pas le profil de l’emploi, qu’on pense forcément que l’anecdote est inventée. Pourtant, récemment, votre serviteur (les journalistes de Parallèle Sud ne peuvent encore se payer, travaillent bénévolement et pointent pour alimenter le frigo) s’est vu proposer une formation de « cuisinier » ! Encore mieux, Franck Cellier pour sa part sera « carreleur ». Est-ce que c’est ça les « propositions raisonnables » qu’on ne devrait pas refuser ? En tout cas, à Pole Emploi, on doit bien s’amuser ; parmi les compétences requises pour être conseiller, paraît-il, il faut avoir un chapeau et savoir plier en tout petit des morceaux de papier.
Philippe Nanpon
Mieux vaut tard
Nous vous racontions il y a quelques semaines l’étonnante action en justice de la Région Réunion qui persistait à défendre devant la cour d’appel administrative de Bordeaux le projet de carrière de Bois-Blanc. La présidente Huguette Bello avait pourtant promis qu’il n’était plus question de l’ouvrir, d’autant plus que le chantier de la NRL, toujours à l’arrêt, n’a plus besoin de roches massives.
Presqu’un an après son élection, elle vient enfin d’acter le « désistement d’instance et d’action » de la Région dans cette procédure. Le courrier a été signé lundi 13 juin. Mieux vaut tard que jamais. On voit mal le service juridique de la préfecture poursuivre seul ce combat depuis que l’Etat a signé un nouveau protocole de Matignon avec Huguette Bello optant pour une NRL « tout viaduc ». À moins d’un coup de théâtre, la carrière de Bois-Blanc est désormais enterrée.
Un métier de passion
Vu dans la presse quotidienne il y a quelques semaines, cette annonce d’emploi qui devrait trouver son public. En effet, qui ne connait pas dans son entourage un branleur qui cherche du travail? Et bien voilà, quand on peut marier travail et passion, il ne faut pas se priver.
Urgences ou patiences
Une histoire parmi tant d’autres : Notre patient, pris de coliques néphrétiques dans la nuit de vendredi à samedi dernier, est admis aux urgences de Saint-Pierre peu avant 6h00 du matin. Il en ressortira à 17h30, un tour de cadran plus tard… sans avoir pu être scanné ou échographié. Installé seul dans une salle, puis déménagé dans une autre bondée d’une quinzaine de souffrants, puis une vingtaine. D’abord posé sur une chaise puis installé sur un brancard après une nouvelle crise de douleur, il aurait été « oublié ». Le service des urgences préfère inscrire sur son dossier qu’il n’a pas répondu à l’appel de son nom. Évanoui, endormi, aux toilettes ? A cause d’un casque sur les oreilles ? On ne s’est pas inquiété plus que ça de sa « disparition ».
Lui-même finissait par trouver cet oubli normal tant il y avait des malades de partout. Et des qui s’endormaient recroquevillés. Ça râlait dans tous les recoins de la salle entre les fauteuils et les brancards. Sur une affiche, il était écrit : « Donnez nous votre avis, il est important pour nous »... A son humble avis, il faudrait appeler ça « les patiences » plutôt que « les urgences ». Plus sérieusement, l’hôpital public en France est encore plus abandonné que les malades qui y échouent.
À la piscine, sortons couverts
A Grenoble, on s’écharpe à propos de la possibilité d’aller se baigner en burkini à la piscine. Et aussi, accessoirement, seins nus. C’est étonnant d’ailleurs que les tenants du « bon goût vestimentaire» s’inquiètent davantage de l’abondance de tissus que de son absence. Pour autant, nous avons trouvé une solution qui devrait mettre tout le monde d’accord : cesser de chauffer l’eau des piscines. La combinaison de plongée devenue de rigueur mettra tout le monde sur un pied d’égalité, on y viendra couvert, sans distinction de genre ou de religion, et les pères Lapudeur et autres ministres de l’Intérieur n’auront rien à y redire. Sans compter l’économie d’émissions de CO2. Par ailleurs, le port du burkini est déjà autorisé dans les piscines de Rennes depuis plusieurs années, sans que la sécurité de l’Etat n’ai été menacée.
Le prix de l’honneur de Didier Robert payé par les contribuables
Nous avions découvert que, malgré les promesses d’Huguette Bello de poursuivre le chantier de la NRL en « tout viaduc », la Région continuait à agir en justice pour autoriser l’exploitation de la Carrière de Bois-Blanc. A priori la collectivité va se désister en demandant au cabinet d’avocats chargé de ce dossier de ne pas déposer de nouveau mémoire avant l’audience en cour administrative d’appel de Bordeaux.
En fouillant un peu dans les papiers de la Région Réunion, nous avons trouvé que le contribuable réunionnais a sacrément mis la main à la poche pour payer les frais de justice de l’ancienne mandature. D’après une liste non-exhaustive, 400 000€ ont été dépensés pour défendre des agents et des élus.
Cela s’entend quand il s’agit de 21 000€ de « protection fonctionnelle » pour des agents victimes d’agression dans le cadre de leur travail. A la limite, on peut entendre que cette protection soit accordée lorsque des élus et fonctionnaires doivent se défendre de diverses accusations : 185 000 € pour les procédures pénales ouvertes concernant les marchés de la NRL (dont 89 380,64€ pour le seul ex-président Robert)
En revanche, ça commence à pouaker plus fort quand il s’agit juste de défendre l’honneur d’élus et agents attaqués. Passons sur les 5 000€ pour défendre une fonctionnaire dont la photo a basculé du site de la Région à celui de Badoo. Mais 149 116,56€ pour des actions en diffamation du fait de propos rapportés par Imaz Press, Freedom ou sur des pages Facebook ! Ça fait cher la réputation de Didier Robert (118 981€) et madame (14 015€). La Région a même payé 27 670€ pour se porter au secours d’un agent qui, dans le cadre de son engagement politique à Saint-Pierre, avait été attaqué par Michel Fontaine pour diffamation…
Fantomas à la Pyramide
À ce qui paraît, l’ancienne majorité régionale aurait laissé des cadavres dans les placards de la Pyramide inversée. Sans doute… Il apparaît aussi que la nouvelle équipe, accusée de faire le ménage dans les contrats selon le Journal de l’Ile de ce mercredi 20 avril, n’a pas passé le balai dans les locaux. Le signe le plus marquant tient dans le présentoir de la salle d’attente du quatrième étage où se réunit la commission permanente. On peut encore y lire les derniers exemplaires du « journal de la Région Réunion » édité sous l’ère précédente. Les éditos de Didier Robert y évoquent « une situation financière saine », l’exemplarité du chantier de la NRL ou encore « l’impasse » et les « préjudices lourds » du défunt tram-train… En revanche aucune publication ne signale les actions de la nouvelle majorité arrivée il y a près de 10 mois. Comme si le temps s’était arrêté et que le fantôme d’Objectif Réunion menaçait à tout moment de surgir de l’ascenseur…
Triste vie de ministre
C’est pas marrant la vie de Premier ministre sous l’ère Macron. Comme en témoigne la triste aventure qu’a vécue Jean Castex, dimanche, jour d’élection. Le pauvre homme, domicilié dans les Pyrénées Atlantiques et dont le boulot se situe à Paris un peu plus de 800 km au nord, s’est vu contraint de prendre l’avion pour rejoindre son bureau de vote. Pour son devoir civique, il a embarqué à bord d’un Falcon privé payé quelque 10 000 euros de nos impôts, dépensé quatre tonnes de CO2, tout ça pour n’avoir trouvé quiconque à qui donner sa procuration. Pas d’amis, renié par sa famille, devenu un paria, on ne s’explique pas autrement de telles dépenses.
Cet homme aime décidément beaucoup l’avion
Jean Castex, Premier ministre et militant de la République en Marche, aime décidément beaucoup prendre l’avion. Hier jeudi, il est arrivé de Paris, pour distribuer quelques tracts le temps d’une journée, nous apprend la presse. D’accord, il y a peu de militants LaREM sur notre île pour faire ce boulot, mais ça fait tout de même cher de l’électeur supplémentaire. Peut-être même n’en aura-t-il convaincu aucun.