La Mad Pride, marche solidaire internationale, est organisée pour la deuxième fois à La Réunion ce 17 août pour un départ de Saint-Denis. Une marche festive et militante qui célèbre la diversité psychique, et qui lutte contre la stigmatisation des troubles mentaux. Comme invité d’honneur et parrain de cette édition, Jackson Richardson, qui enfilera ses baskets pour boucler 1.4 km dans les rues du chef-lieu.
La Mad Pride 2025 se déroulera dans les rues de Saint-Denis : rue de Nice – Juliette Dodu – Mairie de Saint-Denis – rue de Paris en finissant sur le Barachois. C’est un événement qui a pour but de célébrer la diversité psychique, de lutter contre les préjugés liés aux troubles mentaux et de sensibiliser le public à l’importance de la santé mentale dans un cadre festif et inclusif. Pour cette deuxième édition à La Réunion, l’ancien handballeur réunionnais Jackson Richardson sera le parrain. « Je suis sensible aux œuvres caritatives, et pour moi, c’est une bonne cause. Comme on le sait, la santé mentale ça a toujours été un tabou pour nous réunionnais, voila ce n’est pas anodin, ça peut arriver à n’importe qui, faut donc en parler ».
Comme l’année dernière, cette édition de la Mad Pride est portée par Balise Psy. C’est une association qui œuvre dans le département de La Réunion pour l’inclusion sociale et professionnelle des personnes concernées par un trouble psychique et/ou du neurodéveloppement. Son président Pascal Allard organise cette journée festive pour briser les tabous et « donner une visibilité sur les personnes qui restent généralement dans l’ombre ». À travers cet évènement, l’association tient à lutter contre le manque d’informations, déstigmatiser les personnes concernées par des troubles psychiques, qui, au regard de ce qui est véhiculé par la société et les médias, sont potentiellement « dangereuses ». « Il faut casser ces préjugés-là » dit-il.
Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, qualifie l’évènement d’une « belle belle belle manifestation » qui rend visible ce qui est invisible.
Elle rappelle néanmoins l’importance de lutter contre les lobbys de l’alcool à La Réunion et appelle à « faire tomber les affiches publicitaires ». Selon une étude de l’ARS, une grande partie des troubles mentaux seraient liés à l’alcool sur l’île. « C’est pour nous quelque chose de très grave, tout le monde doit avoir ce chiffre en tête. La société Réunionnaise doit se demander : qu’est-ce que nous faisons par rapport à ça ? Est-ce qu’on continue à fermer les yeux ? Le docteur Mété à fait des études, et il démontre qu’à la réunion, on ne boit pas plus qu’ailleurs, mais différemment. Il n’est très clairement pas assez écouté ».
Du côté de l’Agence Régionale de Santé, Gérard Cottelon son président explique que l’ARS n’a pas de rôle à jouer dans cette lutte contre l’alcool et sa publicité, mais que la préfecture et les politiques doivent agir. « Nous nous sommes là pour agir sur les systèmes de soins. Ceux qui ont un rôle à jouer sur la publicité de l’alcool, c’est d’abord la préfecture qui doit faire respecter ce que l’on appelle les interdits protecteurs. Aussi les politiques, qui doivent voter des lois pour que ces interdits protecteurs soient respectés, et voter des lois permettant de diminuer la consommation de l’alcool en agissant sur le prix de l’alcool désespérément bas à La Réunion ».
Interviews complètes à retrouver sur notre chaîne YouTube. (Jackson Richardson, Éricka Bareigts, Gérard Cottelon, Aude D’Abbadie-Savalli et Pascal Allard)
Etienne Satre
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