Dans l’île, plusieurs communes comme Saint-Denis, Saint-Paul, Le Port et Sainte-Suzanne ainsi que la Région Réunion ont choisi de hisser le drapeau palestinien sur leurs bâtiments officiels. Ce mercredi, le tribunal administratif réclame le retrait immédiat de ces drapeaux ainsi que 100 euros d’amende par jour de retard.
Selon un communiqué diffusé aujourd’hui par le tribunal administratif de Saint-Denis, les mairies de Saint-Denis et Saint-Paul, ainsi que la Région Réunion, doivent enlever les drapeaux palestiniens accrochés sur leurs bâtiments, sous peine de payer « 100 euros par jour de retard ». La décision a été rendue le 24 septembre 2025 par le juge des référés, après qu’un recours ait été déposé par le préfet.
Dans la soirée, la Région Réunion a réagi :
« En premier lieu, la Région s’étonne que, contrairement aux usages, la décision du tribunal administratif ait été rendue publique avant même sa notification. Cette communication rapide ne peut qu’interroger. Elle n’est pas sans relation avec le contexte dans lequel s’est inscrit ce référé et les appréciations politiques qui ont été exprimées par le représentant de la Préfecture à l’audience et qui ont été reprises par le communiqué du tribunal administratif. La Région Réunion fera donc bien entendu appel de cette décision et ne peut que prendre acte de son caractère exécutoire. »
Pour les élus, ces drapeaux étaient avant tout un signe de solidarité avec les civils palestiniens, frappés par la guerre. Dans leurs publications sur les réseaux sociaux, ils ont expliqué que c’était un geste de paix et de soutien, pour montrer qu’ils étaient proches des populations touchées.
Sur Facebook, la Région avait commenté son action « Ce lundi 22 septembre, à l’occasion de la reconnaissance officielle par la France de l’État de Palestine aux Nations Unies, la Présidente de Région Huguette Bello a hissé le drapeau palestinien à l’Hôtel de Région. Ce geste symbolique, porteur d’espoir et de solidarité, rappelle que l’humanité se mesure à sa capacité à se lever pour celles et ceux qui souffrent. »
Sur la même plateforme, la ville de Saint-Denis avait annoncé « Nous assistons, démunis, face aux images insoutenables : des enfants affamés, mourants, leurs mères éreintées, 65 000 morts, un demi-million d’êtres humains fuyant Gaza… Ce qui se déroule sous nos yeux est un génocide. La France a reconnu aujourd’hui l’État de Palestine. »
Mais le tribunal n’a pas vu les choses de la même manière. Selon le juge, ce geste dépassait le simple soutien humanitaire. Il rappelle que les bâtiments publics doivent rester neutres et ne pas afficher de signes politiques, religieux ou philosophiques. Accrocher le drapeau palestinien a donc été jugé comme une prise de position politique sur un conflit international.
Le tribunal a aussi noté que certaines mises en scène et discours autour des drapeaux renforçaient ce côté politique. Deux autres communes, Sainte-Suzanne et Le Port, n’ont pas été sanctionnées, parce qu’elles avaient déjà retiré leurs drapeaux avant l’audience.
Photos : Ville de Saint-Denis
Etienne Satre
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