Le jeudi 18 décembre au soir, c’est l’effervescence au Zinzin, sur le front de mer de Grand Bois. Jusque-là, rien de surprenant pour un lieu emblématique du groupe Ziskakan qui accueille très souvent des kabaré avec dîner. Pourtant, ce jour-là, c’est une date importante, celle de la sortie du livre Karantsink qui raconte les quarante cinq années d’existence de ce mouvement culturel.
« C’est jusqu’à quelle heure? Jusqu’à quand? Ce rapport de force dominant-dominé? ». Voilà les mots forts de Gilbert Pounia lorsqu’on lui demande d’expliquer le choix de ce nom pour le groupe de musique/ association culturelle qui fête ses 45 ans d’existence.
Ziskakan, reflet d’une société en pleine ébullition
Car avant d’être un groupe de musique, Ziskakan (jusqu’à quand), est avant tout un mouvement culturel qui s’est construit en réponse à des enjeux sociaux, politiques et identitaires qui marquaient alors la société réunionnaise. A la fin des années 70, quand le groupe- mouvement kiltire se constitue, la société réunionnaise est parcourue par de nombreux questionnements qui font écho à ceux que l’on peut voir dans d’autres grandes nations (Etats-Unis, France hexagonale). « A ce moment-là, tu vois que partout dans le monde les minorités se réveillent et réalisent à quel point, nos différences, c’est une richesse. »


