« J’ai vécu mille vies avec Scarlatti », Christian Zacharias.
« Ne jamais oublier les églises. » Laurent Valère.
« Le plus dur c’est de s’asseoir sans se faire remarquer.
Le reste vient tout seul. »
Cesare Pavese
Qui ment ici ?
Kisa i ramass mentèr ?
Vous dites, « je n’aime pas le mensonge »
Qui l’aime ? Ki sa i ramasse mentèr ?
Le brillant des voitures, le rutilant de la piscine,
Le scintillement de la mer, soleil y tombe dan la mer,
Les couleurs du feu sur la peau, en feu,
Les tatouages et les lunettes de soleil,
Les comptes en banque, les gro loto de fonction,
Les cafrines de fonction, les jetons de casino,
Les bertels cassés, les enfants de la mine,
Les fleurs dans la montagne, marmay i vende zot corps
Kisa i en fou de sa ?
Le mensonge vous aime,
Le mensonge a quelque chose à vous dire,
Il s’intéresse à vous,
Lui.
Le miroir est cassé, un fomn papangue i plane,
Ou la tro ramasse mentèr
A gard aou maintenant,
Ou lé com un boug derrière le bar, à Tamatave,
« Je les ai toutes testées », lu di a moin
L’avion dans le ciel, le ciel, au ciel, blé,
La Vierge,
Noire.
Et puis, vous, mon bel ange, c’est ainsi qu’il faut vous appeler, non ?
Noire ?
Une discussion, un kozé, joli fransé ?
La revanche du colonisé.
Une ceinture d’explosifs ou un sabre à cannes.
Mon sab’, comme mon kabo.
Na promotion dessu allé war,
La place pou garé aussi néna, afol pa.
Déssi.
Nou lé la, nou lé la même.
Dans l’indignité.
À nous vautrer.
Dans cette litière où le bétail heureux des hommes est couché,
Dans la paille,
I fé même pas chaud.
Mais nou nou aime, nout,
Nout ti peï, nout ti loto,
Encore le loto,
Kisa i boire pétrole ?
Francky, aou i boire pétrole ?
Oula soif ?
Somanké Julien, somanké
Et imagine mi brûle toute
Depuis Piton Maïdo en dsendan
Misa ariv jusqu’à l’île Saint-Louis,
Jusqu’à nout président, nout gouverneur,
Nout Monseigneur, nout roi,
Nout empereur,
Mi brule toute.
L’amour pendant l’apocalypse
Un royaume dans la hauteur
Une reine aux cheveux lisses
Flèr jaune ma cassé
A la rivière de l’eau ma trapé
Le feu i sa brulé
Pou ou
Et l’or dan nout gorge
Isa koulé
Nou sa konét
Kosa i lé vive si lé dou
Ek vou.
Vou.
Julien Sartre