Bless Erzulie ! BLESS ! Je t’aime. Je t’aime ! Doit être lu à voix haute, comme une prière. Une prière dont ne sont pas absents la ferveur et la confiance. En la déesse des déesses, la mère des utérus, la Vierge, Noire, Erzulie. De Haïti. La mère. La Vierge noire de toutes les mers, d’Haïti, Erzulie.
La réponse.
Comment osez-vous ? Parler de la Chatte de votre mère ?
Ce n’est pas un dialogue, c’est une prière.
Un saut dans l’inconnu, ce moment où c’est de désespoir qu’on se laisse aller
en arrière.
Sans savoir si notre prière sera entendue.
Tu cherches quoi ? À rencontrer la mort ?
La déesse parle, tu te tais.
La Chatte est devant toi.
Tu observes.
C’est une plage du début du monde. C’est
une plage.
Regarde, c’est la plage. Là, oui, ou ka benyé.
SOTÉ !
An Kreyol isi !
Sa kel ?
Sakun
Na son défo, i port’ son sarz, i andégrafe sakifo
I fo, dégrafer, dégrainer
Sa mem fos !
Sa mem !
SOTÉ !
La déesse parle ! Tu te tais !
Tu dis merci ! Mersi pou sa !
Eya ! Eya ! Eya ! Eya É !
Les esclaves sont libres maintenant !
Erzulie les a libéré !
Elle l’a fait !
Ils sont libres maintenant !
LIB ! LIB ! NOU LÉ LIB ! NOU LÉ LIB !
Mais la messe ??
Oui, merci pour cette intervention ; la messe est une partie importante du dispositif, si, et seulement si, on tombe dessus par hasard. Tout autant qu’on ne chercherait si on n’avait déjà trouvé, on ne rencontre pas Erzulie par hasard. Si on oublie pas de dire mersi, on ne risque rien. On est sous la protection. On dit mersi. Personne n’oublie la confiance et la ferveur. Joins les mains. Et dis. Erzulie.
Bless
Julien Sartre