A bord du navire de l’expédition Plastic Odyssey

Du 5 au 12 avril, le navire de l’expédition Plastic Odyssey a fait escale au Grand Port Maritime de La Réunion. Parti le 1er octobre 2022 de Marseille, le bateau a mis le cap sur les villes côtières les plus touchées par la pollution plastique, à la recherche de solutions de réduction et de recyclage de ce type de déchets. Morgane Kerdoncuff, directrice des escales pour l’expédition, a fait visiter le navire à l’équipe de Parallèle Sud.

Depuis déja trois ans, cet ancien navire de recherche océanographique datant de 1975 de 39 mètres navigue sur les mers du monde entier. L’objectif: constuire un monde sans plastique, en valorisant l’existant grâce au recyclage, mais aussi en imaginant un monde sans plastique, via des alternatives pour le remplacer. Morgane Kerdoncuff, est directrice des escales pour l’expédition. A bord depuis le départ du bateau du port de Marseille, elle nous guide sur ce navire, devenu aussi laboratoire et lieu de vie.

La visite du bateau commence par l’atelier de recyclage. Ici, on trouve des machines qui permettent de transformer directement les déchets plastiques en matériaux de construction : planches, pavés, tuiles, etc. Plastique dur, plastique souple, tout est transformé en une matière malléable, devenue matière première d’un nouvel objet, offrant ainsi aux déchets une nouvelle vie.

Faire en sorte de ne plus crouler sous le plastique

À bord, 20 personnes vivent sur le bateau et expérimentent un mode de vie tendant vers le zéro déchet. Pour cela, tout est réfléchi. Dans les cuisines par exemple, l’équipe de Plastic Odyssey s’est équipée d’une machine à pain, d’une yaourtière, de barquettes réutilisables, etc.

Le navire est aussi un espace de formation et d’accueil des scolaires, mais également des décideurs politiques. L’idée est simple : alerter, attirer l’attention et faire de l’urgence d’agir pour stopper la pollution plastique une priorité dans l’agenda politique des différents territoires visités.

Pour bien comprendre la problématique des déchets plastiques, Morgane Kerdoncuff revient sur ce sujet complexe et multifactoriel :«“À l’échelle individuelle, je pense que la première chose à faire, c’est de questionner son usage du plastique à usage unique. La solution viendra en changeant nos habitudes et en arrêtant de consommer tout ce plastique que nous utilisons chaque jour. Ensuite, il y a un sujet clé dans le recyclage : c’est la collecte. Donc, bien trier et faciliter le travail des personnes qui, derrière, vont tenter de recycler, c’est primordial.»

Les solutions sont partout

La démarche de Plastic Odyssey repose aussi sur une volonté de revaloriser les déchets et les métiers qui gravitent autour de leur gestion. Les solutions, qu’elles concernent le recyclage des matériaux plastiques ou la réduction de leur production, viennent souvent de pays directement confrontés à ce problème. «Notre approche est assez humble, en fait, on n’a rien inventé. Les modèles que l’on essaie de mettre en avant sont inspirés de ce qui se fait de bien dans les pays du Sud, où nous nous déplaçons, et ce n’est vraiment pas dans une approche de donneurs de leçons. On veut créer une communauté et mettre en lien des personnes d’Amérique du Sud avec des personnes d’Afrique de l’Ouest, ou d’Asie du Sud-Est. Ce sont eux les sachants. Là, on revient d’Inde, où nous avons énormément appris et, en montant à bord, ils voient bien que ce sont eux les experts», explique Morgane Kerdoncuff.

La suite du reportage est à retrouver dans la vidéo en ligne

Reportage réalisé par Sarah Cortier

A propos de l'auteur

Sarah Cortier | Journaliste

Issue d’une formation de sciences politiques appliquées à la transition écologique et persuadée que le journalisme est un moyen de créer de nouveaux récits, Sarah a rejoint l'équipe de Parallèle Sud. Elle souhaite participer à ce travail journalistique engagé, et apporter de nouveaux regards sur le monde.

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