Fred de la bergerie agroforesterie

[Agroforesterie] En quête de solution pour l’agriculture du futur

RENCONTRE AVEC FRED DE LA BERGERIE

Qu’est ce que l’agroforesterie ? Nous avons rencontré Fred de la Bergerie de la Plaine des Cafres. Il partage avec nous, son expérience d’une agriculture éco-logique, qui respecte le vivant et peut, enfin, prétendre à des subventions pour devenir rentable.

Fred et Flo ont ouvert un gîte baptisé la Bergerie à la Plaine des Cafres. Au-delà de leur activité touristique, le couple s’est lancé en 2016 dans l’agroforesterie sur une parcelle naguère dédiée pendant 50 ans à la culture du géranium. Lorsque cette culture a été abandonnée une forêt d’acacias et de bringeliers a pris sa place. Au moment d’y développer du maraîchage, Fred s’est rendu compte de la pauvreté de la terre et des difficultés pour la fertiliser.

L’agriculture peut-elle se marier à la forêt ? Peut-elle se passer d’engrais et de pesticides ? Pour répondre à ces questions Fred raconte, dans l’entretien qu’il nous a accordé, « la belle aventure » qui rythme désormais sa vie.

Il a insisté pour éviter l’image d’une « agriculture du bonheur » et revenir à la réalité du labeur quotidien qu’exige la terre. 

Le principe de l’agroforesterie, que nous développerons plus tard dans l’un des « tutos » que nous sommes en train de réaliser, consiste à nourrir la terre avec les arbres capteurs de carbone. Les branches coupées sont déposées afin de permettre le développement d’un écosystème vertueux alliant champignons, insectes et autres animaux : toute une biodiversité qui enrichit le sol et les cultures qui y sont plantées. « C’est une approche éco-logique. On ne va pas contre le vivant. On essaie d’aller avec ».

L’agroforesterie reconnue par la Politique agricole commune européenne

  • Agroforesterie Fred de la Bergerie
  • Agroforesterie Fred de la Bergerie
  • Agroforesterie Fred de la Bergerie
  • Agroforesterie Fred de la Bergerie

Pour Fred, le choix de l’agroforesterie s’est imposée face au double constat d’une terre appauvrie par la monoculture et la volonté de se passer de produits chimiques. Après sept années il voit déjà une amélioration quant à la santé de son sol.

Désormais la Politique agricole commune de l’Union européenne reconnaît l’agroforesterie et lui accorde des subventions. C’est le résultat de trente ans de revendications. Et les techniciens agricoles sont tout à fait informés et compétents pour conseiller les exploitants intéressés.

Après un temps d’expérimentation, l’agroforesterie passe donc à une nouveau stade de développement et peut enfin devenir rentable selon Fred. Il fait cependant remarquer que la cuture de la vanille relève de l’agroforesterie depuis très longtemps, tout comme le cacao à Madagascar.

« Quand on se rend compte que les pratiques agricoles ont favorisé l’érosion et pollué les sols, on essaie de trouver d’autres solutions pour être plus respectueux de la nature et avoir une vision à plus longs termes », résume Fred. Au quotidien, l’expérience est exigeante : « Il faut quand même bosser, travailler ton sol, sortir ta production, mais c’est une belle aventure parce qu’il y a plein de choses à découvrir. »

Franck Cellier

A propos de l'auteur

Franck Cellier | Journaliste

Journaliste d’investigation, Franck Cellier a passé trente ans de sa carrière au Quotidien de la Réunion après un court passage au journal Témoignages à ses débuts. Ses reportages l’ont amené dans l’ensemble des îles de l’océan Indien ainsi que dans tous les recoins de La Réunion. Il porte un regard critique et pointu sur la politique et la société réunionnaise. Très attaché à la liberté d’expression et à l’indépendance, il entend défendre avec force ces valeurs au sein d’un média engagé et solidaire, Parallèle Sud.