Léa Churros s’est produite à Cilaos pour la fête de la lentille mercredi dernier. A cette occasion, les jeunes du séjour de vacances Bouillon d’Aventures (tous.tes fans !) ont pu la rencontrer avant son show et lui poser quelques questions sur sa jeune carrière qui explose déjà au-delà des frontières réunionnaises.

Tu as deux grandes passions, le foot et la musique. Est-ce que tu as dû faire un choix entre les deux à un moment donné ?
Euh ben, j’ai pas fait de choix parce qu’il s’avère que j’ai plus de talent, je pense, dans la musique que dans le foot. Mais non, j’ai pas eu à faire de choix parce que je joue toujours au foot. Donc j’ai deux passions, je fais les deux et voilà.
Tu as eu la chance de chanter au Casino de Paris, ce que peu d’artistes réunionnais ont fait. Comment tu t’es sentie ?
Ben, je suis très reconnaissante envers ceux qui m’ont entourée pour faire ce projet-là. C’est vrai que c’est un truc vraiment incroyable de faire un Casino de Paris, de voir autant de personnes venir juste pour nous. C’était super, c’était une belle ambiance et j’espère refaire encore une salle plus grande.
Même si tu fais de grandes scènes, c’est important pour toi de revenir chanter dans un petit village comme Cilaos ?
Bah c’est sûr, le plus important c’est justement de chanter pour ceux qui nous écoutent. Je sais que j’ai un gros public ici, et la dernière fois que je suis venue à Cilaos, il y avait énormément de monde. Comme je ne suis venue qu’une fois, ça fait vraiment plaisir de revenir, et j’espère que les gens vont venir me revoir chanter. Donc voilà.
Tu chantes depuis longtemps ?
Euh… officiellement, ça fait quatre ans, mais officieusement, ça fait depuis que je suis toute petite, parce que j’adore faire des karaokés avec ma famille.
Qu’est-ce qui t’a amenée à chanter et à rencontrer ton public ?
Ben, moi j’ai un parcours assez atypique parce que je me suis pas dit un jour en me réveillant que je voulais faire de la musique concrètement. C’est venu grâce à des connaissances, des opportunités qu’il faut savoir saisir. J’ai eu la chance de rencontrer un beatmaker, un compositeur qui fait toute la partie musicale. On est devenus amis, et c’est comme ça que tout a commencé.
Avant de chanter tes propres morceaux, tu faisais surtout du karaoké. Comment tu as appris à écrire ou à composer ?
Je pense qu’en quelque sorte, la musique est un peu en moi. J’ai pas forcément appris à écrire une musique, ni pris de cours de chant. Tout est venu naturellement. J’ai commencé à écrire mes propres morceaux, j’étais bien entourée musicalement, avec des gens talentueux qui m’ont appris les bases. Et voilà.

Tu aimes ce que tu fais aujourd’hui ?
Oui, j’aime beaucoup, parce que j’ai fait de ma passion mon travail. Allier les deux, je pense que c’est la meilleure chose à faire.
Et le foot, tu continues à aimer ça aussi ?
J’aime énormément le foot. Je voulais aussi que ça devienne mon travail, mais j’ai un peu moins de talent dedans. Donc je suis partie là où je pouvais vraiment faire quelque chose de ma vie. Mais j’aime beaucoup le foot, c’est ma première passion, ma vraie passion.
Qu’est-ce qui t’a finalement poussée vers la musique plutôt que le foot ?
En fait, la musique est venue à moi, et ça s’est développé plus rapidement que le foot, de mon côté à moi.
Tu as déjà participé à un concours de chant ?
Non, j’ai jamais fait de concours de chant. Mais j’ai été nominée dans certaines catégories depuis que je chante, et j’ai gagné des trophées.
Quand tu composes une musique, tu commences toujours par l’écriture ?
En fait, moi je travaille avec des beatmakers. Ce sont des compositeurs qui font toute la partie musicale que tu entends derrière ma voix. Ils créent les accords, et moi, selon les inspirations qui me viennent, je commence à faire des top lines. Ce sont des sons, des « yaourts » que tu fais avec ta voix. Quand je trouve quelque chose qui me plaît vraiment, j’écris dessus. Les nananas deviennent alors des paroles.
Avant de créer une musique, tu t’entraînes beaucoup ?
Non, je me suis pas forcément entraînée, mais à force de faire quelque chose, on s’améliore. De jour en jour, on essaie de progresser, comme dans tout. Mais au départ, c’est vrai que c’est venu assez naturellement.
Ta première scène, tu t’en souviens ? Tu étais stressée ?
Très bonne question ! Oui, la première fois, j’étais un peu stressée, comme vous là d’ailleurs. C’était pas parfait, mais j’ai passé un super moment. Je m’en souviens comme si c’était hier. En fait, je me rappelle presque de toutes mes scènes, parce que c’est toujours un moment unique à partager avec les gens. Franchement, la première scène, c’était incroyable, et toutes les autres après, top.
Tu as déjà chanté dans d’autres pays ?
Oui, j’ai eu la chance de chanter aux Antilles, en métropole, à Maurice, à Rodrigues… Voilà, je pense que j’ai à peu près tout dit !
Quel a été ton concert le plus grand ?
J’ai pas les chiffres exacts, mais je pense que c’était soit à Bras-Panon, la première année où j’ai été révélée en 2023, soit au festival à Maurice. C’était énorme ! C’était pendant les MMA Awards, une remise de prix de la musique. Il y avait peut-être 50 000 personnes dans la journée et au moins 20 000 le soir. C’était énorme, vraiment.
Tu es contente d’être ici ce soir à Cilaos ?
Très contente ! C’est seulement la deuxième fois que je viens, et c’est tellement beau ici. C’est vrai qu’on ne vient pas souvent, parce qu’il y a pas mal de virages avant d’arriver (rires). Mais ça fait du bien, et quand je reviens, j’ai toujours envie de revenir. Là on reste juste pour quelques heures, mais dès que c’est possible, je reviendrai pour passer un bon moment ici.
Parmi toutes tes chansons, laquelle préfères-tu ?
Très bonne question ! On me la pose souvent, et j’ai du mal à répondre parce que chaque musique a son histoire, dans la création ou dans le vécu. Mais je pense que ma préférée, c’est Succomber.
Mon inspiration vient de la vie de tous les jours : j’écris ce que je vois, ce que j’entends, ce que je ressens. C’est la meilleure des inspirations.
Et ta toute première chanson, c’était laquelle ?
La première que j’ai sortie, officiellement, c’est Bébé, avec Varaine Ben. Mais la vraie première que j’ai écrite, c’est Tout donner, qui est sortie bien après.
C’était en quelle année ?
2022.
Et tu as quel âge maintenant ?
24 ans.
Tu es encore jeune ! Comment trouves-tu toute cette imagination ?
Tu sais, la personne la plus imaginative que j’ai vue de ma vie, c’est ma petite sœur de neuf ans ! Donc je pense qu’il n’y a pas d’âge pour l’imagination. Même toi, tu peux écrire une chanson, sur tes camarades, sur tout ce que tu veux, tant que tu aimes ce que tu fais et que tu t’inspires de la vie de tous les jours.
Qu’est-ce qui t’a inspirée pour ta première chanson ?
C’est un peu spécial, parce qu’à la base, j’étais même pas censée être sur la chanson. Comme je l’ai dit tout à l’heure, je ne m’étais pas dit que j’allais faire de la musique. J’étais juste partie manger une pizza avec un ami (rires). Il m’a emmenée au studio, et là on m’a proposé de poser sur un morceau. À la base, c’était Varaine Ben qui chantait, et on m’a dit : “Tiens, pourquoi tu ne poserais pas ta voix dessus ?”
Et c’est comme ça que tout a commencé. Avant ça, je faisais des covers sur les réseaux sociaux, des reprises de chansons existantes. C’est comme ça que le beatmaker m’a repérée. On est devenus amis avant même de faire de la musique ensemble. Et voilà, j’ai posé sur Bébé… et la suite, vous la connaissez.
Et pour ta chanson préférée, tu t’inspires toujours un peu de la même manière ?
Oui, toujours. Je m’inspire de ce qui m’entoure. Succomber, par exemple, c’est inspiré d’une histoire d’amour.
Et au début, est-ce que des gens t’ont encouragée ?
Oui, plein de personnes ! Ma famille d’abord : ils étaient choqués, ils ne s’attendaient pas à ça, même moi je m’y attendais pas. Mais ils m’ont toujours encouragée. J’ai aussi rencontré des personnes qui ont eu un rôle important dans ma jeune carrière — des beatmakers, des professionnels, des amis… Même Johnny, qui organise la scène de ce soir à Cilaos, était là à mes débuts : l’une de mes premières scènes, c’était avec la société Roogaï Event, avec lui. Et on est encore ensemble aujourd’hui !
Il y a aussi des radios comme Exo FM qui participent activement à notre réussite. Donc oui, j’ai beaucoup de soutien autour de moi.
Entretien : Les jeunes de Bouillon d’Aventures


⚠︎ Cet espace d'échange mis à disposition de nos lectrices et lecteurs ne reflète pas l'avis du média mais ceux des commentateurs. Les commentaires doivent être respectueux des individus et de la loi. Tout commentaire ne respectant pas ceux-ci ne sera pas publié. Consultez nos conditions générales d'utilisation. Vous souhaitez signaler un commentaire abusif, cliquez ici.