Il y avait 1 500 assistantes maternelles il y a quelques années, il n’en reste que 950 aujourd’hui. Le syndicat Unsa fait le point sur ce métier en perte de vitesse alors que les besoins sont croissants.
Vendredi 30 mai, au sein de l’hôtel Ness by D-Océan situé à la Saline, s’est tenue une table ronde concernant les métiers de la petite enfance, notamment celui d’assistante maternelle.
Il y a quelques années, elles étaient plus de 1 500. Aujourd’hui, elles ne sont que 950 sur l’île. Le métier d’assistante maternelle est en perte de vitesse à La Réunion. « Nous avons un grand besoin dans ce secteur et nous avons besoin de formation et de valorisation pour ces personnes », déclare Erick Chavriacouty, secrétaire général de l’UNSA.
En plus d’un manque de valorisation de la profession, les conditions de travail sont elles aussi à revoir selon le représentant de l’UNSA. « Le mobilier est toujours pensé pour les enfants, mais n’est pas pensé pour les professionnels ». Le constat s’applique également au niveau des semaines de congés. « À part les cinq semaines légales, les professionnels ont peu de temps pour eux », explique Erick Chavriacouty, secrétaire général de l’UNSA.
Un autre point qui freine l’accès à ces métiers est l’agrément.
L’agrément, une nécessité
L’agrément permet de certifier que le salarié est apte à garder des enfants à son domicile contre rémunération. Il détermine également le nombre d’enfants pouvant être accueillis simultanément dans le domicile.
Il est délivré par le président du conseil départemental et est valable pour une durée de cinq ans. Certaines conditions sont nécessaires pour la délivrance de celui-ci. Premièrement, il est nécessaire de constituer un dossier pour une demande d’agrément. Ce même dossier est analysé par un(e) professionnel(le) de la petite enfance. Une visite du lieu d’accueil des enfants est obligatoire afin de l’homologuer.
Suite à cette première démarche, l’assistant(e) maternel(le) a le devoir d’effectuer une formation de 120 heures dédiée au métier. La personne peut, après 80 heures de formation, commencer son activité professionnelle. Les 40 heures restantes peuvent être validée ultérieurement, dans un délai de trois ans à compter de la réception du premier enfant.
Le problème à La Réunion est la délivrance de ce document. « Ça prend beaucoup de temps à ce qu’il soit délivré. Par exemple, le conseil départemental a subi une attaque informatique récemment et ça a ralenti la délivrance de l’agrément », déplore Ecrick Chavriacouty, secrétaire général de l’UNSA.
Peu de soutien au niveau juridique
Sur le plan juridique, c’est presque le néant. Les recours possibles sont rares, et les assistantes maternelles ne sont pas beaucoup protégées. En effet, une assistante maternelle peut être licenciée et perdre son agrément pour plusieurs fautes graves (abus physique ou émotionnel, négligence, abus sexuel, mauvaise gestion des médicaments, refus de suivre les instructions).
En cas de litige, les assistantes maternelles disposent de certains recours. Ils incluent la conciliation à l’amiable, l’envoi d’une mise en demeure ou encore la saisine du conseil des prud’hommes pour trancher les différends.
Sur l’île, les problèmes ne sont pas fréquents. « Dans 90 % des cas, ça se passe très bien, il n’y a pas eu de réelles plaintes. La profession d’assistante maternelle est extrêmement réglementée », détaille le secrétaire général de l’UNSA.
Loïc Vidon
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