[Bisik] Une rencontre volcanique sur les sentiers de nos racines…

LE CONCERT DE SABOUK ET KAROLYN RACONTÉ PAR LE BISIK

Vendredi 8 mars, Journée Internationale des droits de la Femme, le Bisik accueillait Sabouk et Karolyn pour une rencontre volcanique qui nous a offert une soirée incroyable ! Après une courte ondée de bienvenue, le Bisik s’est en effet rempli rapidement jusqu’à ce que la salle affiche complet ! Une peu plus de 200 spectateurs radieux venus applaudir des artistes scintillants, des étoiles de la musique réunionnaise réunies sous celles du ciel du Bisik et disséminées dans les yeux de tous pour partager ensemble une émotion rare. 

Retour en images sur ce rendez-vous vraiment exceptionnel ! 

Le public du Bisik qui a réussi à trouver une place, nous étions complet dès 20h, se souviendra sans doute longtemps de cette soirée incroyable ! Une nuit du 8 mars au Bisik. Pour célébrer cette journée internationale du droit des femmes qui a débuté avec la talentueuse Karolyn qui avait la lourde tâche d’ouvrir cette soirée de légende. Une découverte originale et enivrante qui après une résidence au Bisik et un atelier d’écriture « Giny toupé kozé » organisé avec des femmes du quartier Labourdonnais proposait un de ses tout premiers concerts sur notre scène. 

Accompagnée de Julien Rivière aux percussions exaltées, Karolyn entremêle anglais, créole et français pour exprimer ses émotions et son expérience de vie peu commune. Karolyn chante son « Kréol Shaman », une composition personnelle qui annonce dès le début, son univers mystérieux. 

Elle poursuit avec sa reprise inspirée de « Yémaz » de Fransoi Sintomèr, où elle parle de l’amour et de tous ses effets, et comme souvent l’amour fait « Falling », et elle nous embarque dans son univers hors du commun. Un titre incroyable qui nous conduit au cœur d’une chanson Viking, un instant suspendu. Une artiste ensorcelante qui distille un message de paix et d’harmonie et nous partage son expérience de mort imminente où elle chante l’importance de se faire confiance, et malgré les épreuves de la vie, de prendre « le temps pour soi ».

Les créations de Karolyn veulent immuniser le public de la mauvaise humeur, et « Tiyenbo-Keep smilling » vient conclure en sourires cette première partie de soirée lumineuse. Un prologue flamboyant qui annonçait une soirée inoubliable pour un public conquis et déjà porté par l’atmosphère capiteuse de Karolyn.

Des retrouvailles en nouveautés toujours réussies

Les spectateurs ont bien reçu le message et tous affichent un sourire radieux en attendant devant la scène l’arrivée de Sabouk, la légende !

Ce soir, le Bisik accueille une fois de plus un groupe mythique de La Réunion après quatre ans d’absence !

Le groupe de maloya-jazz Sabouk qui a fait chavirer toute l’île dans les années 90 avec des titres comme « Rasin », « Sézon » ou « Sentié la », revient pour nous présenter leur nouvel album « Vision gramoun ». 

34 ans que le groupe rythme nos vies de ses somptueuses créations, 34 belles années de fidélité avec un public toujours conquis. 

En effet, on n’est jamais déçu avec Gérard Brancard au chant, Kiki Mariapin à la basse et Bébert aux percussions, aujourd’hui accompagnés de jeunes musiciens tout aussi talentueux. Et le moins que l’on puisse dire c’est que quoi qu’il arrive Sabouk reste dans la même vibration et continue de réussir la prouesse de rendre leur jazz exigeant et unique toujours extrêmement populaire.

Le concert débute en nouveauté avec « Masikrok Ya ya », « Danser Moring », autant de références à nos traditions qui entraîne le public dans ses souvenirs et tout devant la scène pour partager pleinement ce torrent d’émotions.

Tout en jazz et en groove ses musiciens incroyables nous conduisent sur de nouveaux sentiers avec « Info route » ou un magnifique et étourdissant « Basin la pé » qui a enchanté les bénédictins présents dans la salle.
La voix inimitable de Gérard Brancard et la basse aérienne de Kiki se marient avec toujours autant d’élégance et sont rejointes par la guitare de Rodolphe Céleste, élégante et la flûte ou l’iwa de Christophe Zoogones, impérial.

Honneur aux femmes avec Éléana Bègue et Elodie Ramoune aux chœurs mais aussi au chant, mélodieux, qui ont rejoint le groupe pour une touche de douceur supplémentaire et pour la première fois pour Éléana. Les deux jeunes femmes transcendent la formation dans une nouvelle dimension plus que jamais hypnotisante.

Le public danse et transe… Personne ne veut que la nuit s’éveille…

Les titres s’enchaînent et les solos de Jérôme Vaccari aux claviers, Gilbert Mariapin aux percussions et Christophe Chrétien à la batterie se répondent dans un jazz en fusion ultime.

Inutile de préciser que la formation tourne avec une efficacité redoutable, une virtuosité sans faille et une passion communicative que partage le public avec un enthousiasme incroyable .

Un nouvel album à découvrir d’urgence évidemment, mais la température monte encore d’un cran quand Gérard annonce l’arrivée des classiques gravés au frontispice du panthéon de la musique réunionnaise. 

« Sentier la » et « Sézon », enflamment la salle et cette soirée incroyable atteint son paroxysme.

« Rasin » nous rappelle tant de souvenirs et un message encore aujourd’hui tellement d’actualité… « Viv pas zordi pou pense demain, lèss fé ton destin, in ! »

Portés par des spectateurs incandescents, le groupe a ainsi enchaîné pendant près de deux heures les succès incontournables et leurs nouvelles créations toujours engagées. Le public danse et transe… Personne ne veut que la nuit s’éveille… Mais toutes les bonnes choses ont une fin et après une nuit explosive dans les sentiers de nos « Rasin » les feux de la rampe s’estompent mais les membres du groupe restent disponibles. Ils présentent un pan de leur histoire à travers textes, photos et coupures de presse, et échangent encore avec les spectateurs passionnés…

Texte cosigné Anyel Vellaye et Pascal Saint-Pierre sur des images d’Iris Mardémoutou

Régie : Alexandre Duchemann/ Vincent Gerbith / Maéva Constante

Son : Vincent Gerbith

Lumières : Alexandre Duchemann

Photos : Iris Mardémoutou

A propos de l'auteur