NANS VINCENT ET MIGUI RACONTÉ PAR LE BISIK
Samedi soir le Bisik a frissonné dans une atmosphère envoûtante, portée par les performances poignantes de Nans Vincent et Migui, deux artistes à fleur de peau venus nous partager sans fard leurs solitudes et leurs émotions. Une soirée chanson française remplie de sensibilité et de poésie, un moment suspendu qui touche au cœur.
Atterrissage direct au Bisik de Saint-Benoît depuis Paris où il vit aujourd’hui pour une première tournée de trois dates à La Réunion… Il repart lundi. Juste le temps d’un rougail saucisse, donc, et c’est enveloppé de sa voix singulière que Nans Vincent ouvre cette soirée délicieuse de samedi pour nous présenter les titres de son dernier album « Solitudes Partagées ».
Dès les premières notes, l’audience est aspirée dans son univers empreint de tendresse, de nostalgie et de questionnement. La simplicité apparente des arrangements met en lumière l’authenticité des paroles, avec des lignes parfois intrigantes, profondes et des tournures de phrase raffinées.
Son premier titre « Un génie », puissant et poétique, donne le ton de la soirée, invitant chacun à réfléchir sur sa propre capacité à changer et évoluer.
L’artiste propose des titres introspectifs et poétiques, aussi ingénieux qu’émouvants.
Voyage sonore sans escale
C’est au fil de son Takamba, l’instrument fétiche d’Alain Peters qui n’aurait sans doute pas renié cet artiste délicat, que Nans nous appelle au voyage intérieur.
« L’avignonnais » montre aussi son désir d’un monde à l’image de La Réunion, où les individus peuvent s’accepter tels qu’ils sont sans crainte d’être jugés et pourquoi pas « Porter des Robes ». Avec des textes à la fois légers et engagés, il aborde les thèmes de l’identité, de l’acceptation et de la liberté d’expression.
« La mère et le fils » porte un message puissant de tolérance cher a Nans.
Une réflexion complexe sur la condition humaine saupoudrée d’une satire du monde moderne, un cocktail détonnant invitant à rester humble et reconnaître que les petits gestes du quotidien sont le cœur de la vie humaine.
Nans Vincent nous met face à nous même, « mis à nus dans nos vêtements » avec ce refrain percutant : « on déteste les salauds, mais les salauds c’est nous même ». Une invitation à la réflexion et à l’action qui trouble les spectateurs : Et si nous commencions à faire le bien ?
Nans parle de ses sentiments et de ses amours avec justesse et sans ambages, de « Nina » dont il n’a jamais oublié le répondeur, maniant les mots avec finesse. Il nous invite à prendre le temps d’apprécier le moment présent, à partager nos solitudes, et à lever parfois le nez de nos écrans pour savourer pleinement la vie.
C’est sur les notes aériennes, légères et pleines d’espoir de « La nuit dernière » que Nans rejoint les spectateurs qu’il invite à l’accompagner en chœur, clôturant la première partie de soirée dans une note chaleureuse et complice et un tonnerre d’applaudissements.
Rendez-vous sur les montagnes russes…
Le temps d’un changement de plateau rapide et efficace et c’est une deuxième partie de soirée « enchantée » qui débute en compagnie de Migui, jeune artiste réunionnaise forte et sensible. Une attitude qu’elle revendique à travers son univers musical naturel, sincère, vulnérable et humaniste que vous pourrez découvrir le 6 décembre dans son premier album « 15h15 » et que nous vous proposions hier soir en exclusivité… Les absents, comme on dit, ont toujours tort.
Une soirée intensément émotive donc ou le public, envouté, est transporté par la voix puissante et touchante de Migui a vibré sans retenue. Sur scène, Gérald Loricourt maître des claviers et des compositions, et Ivan Vinh San, virtuose de la batterie, tissent ensemble une toile musicale captivante et résolument moderne qui enveloppe l’artiste dans ses réflexions qu’elle nous partage avec amour. La fusion de ces belles énergies crée une chanson française electro-pop à la fois énergique et enivrante.
Un premier titre qui résonne donc comme une promesse d’un voyage sonore inédit qui poursuit notre rêverie.
Un voyage au sommet des émotions
Migui, à l’air fragile et délicat, se dévoile en ouvrant sur scène une petite valise, reflet de son bagage émotionnel, et de son riche vécu. A l’intérieur, se cache un ruban de soie emmêlé symbolisant l’intérieur tourmenté de son esprit, quelques poèmes délicat et d’émouvants monologues.
Les spectateurs conquis ont la chance d’écouter en exclusivité son album à paraitre bientôt, avec des titres comme « Enchantée », « Sauve moi » ou « Omerta », une véritable ode à la révélation de la vérité, inspirée par le mouvement #MeToo, et à la lutte contre le silence complice qui entoure les abus de toute sorte.
La jeune artiste nous offre également quelques petites merveilles avec des reprises de « Zombie » (Maitre Gims) et « Rien que de l’eau » (Véronique Sanson) qui transcendent l’esprit de variété de ces titres passés.
« Mon héroïne » Une puissante ballade intimiste et touchante dédiée à sa sœur, où l’artiste se livre avec une sensibilité à fleur de peau nous transperce.
Un morceau d’une sensibilité rare, où chaque note semble peser de tout son poids sur l’âme des spectateurs, un mélange poignant de vulnérabilité et de force face à l’adversité.
Un moment suspendu dans le temps
Un moment privilégié où chacun aura pu se reconnaître dans les luttes et les rêves évoqués. Un sentiment d’urgence à encourager la résilience et l’amour.
Le point culminant de cette deuxième partie de soirée a sans doute été l’interprétation du titre “Les Montagnes Russes”, une œuvre audacieuse et poignante. Avec un mélange d’électro pop, Migui a parfaitement su illustrer l’instabilité des émotions humaines comparées à des montagnes russes. Le texte évoque un équilibre instable qui résonne au plus profond des spectateurs tandis que la mélodie se déploie comme un véritable ascenseur émotionnel.
Après un rappel en apesanteur l’émotion était encore palpable pour le public convaincu d’avoir assisté à un moment rare.
Migui et Nans ont su transformer la soirée en une expérience immersive, où chaque spectateur a pu se reconnaître dans les luttes, les rêves, les peurs et les espoirs évoqués dans leurs chansons…
Le Bisik
Photos : Iris Mardémoutou
La semaine prochaine, le jeudi 31 octobre, attention c’est un jeudi, le Bisik accueillera Liljooe qui nous entraînera en live dans les rythmes Afro-Pop de ses compositions, pour une soirée exceptionnelle avec quelques surprises et en after Kazba, DJ marocaine-créole, qui nous invitera à un voyage à travers les échos de ses racines, entrelacées dans une identité singulière de Third Culture Kid (TCK).
Jeudi 31 octobre
Ouverture des portes 19h
Infos / résa au 0693 63 39 39
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