LE CONCERT DE JOHN KELTRAIN ET COCCOLITE RACONTÉ PAR LE BISIK
Vendredi 31 mars, le Bisik accueillait John Keltrain et Coccolite pour une expérience jazz électronique sans limite.
Dès 19 heures koté jardin, c’est Joan’r Run qui assurait avec brio son warm up avec une playlist qui nous a fait voyager de la mer des Caraïbes jusqu’en Afrique, sur des vibes afrolove, RnB et du reggaeton et de reggae. Une entrée en matière enlevée qui augurait une soirée haute en couleur malgré une petite farine passagère et rafraîchissante…
Il n’était pas encore 20 heures quand le duo John Keltrain, composé de l’émérite figure du jazz péi Luc Joly et du talentueux machino et musicien électro Brice Nauroy, s’emparait de la vouve du Bisik. Les premières notes s’échappaient déjà de leur installation rétrofuturiste et les artistes éclectiques et leur projet expérimental étaient fins prêts à secouer vos sens,. Le concert démarre en douceur, les doigts de Brice Nauroy s’emparent des machines, se baladent et commencent à nous conter une histoire. La magie de John Keltrain, c’est la rencontre de deux univers qui s’unissent et se mêlent ne formant plus qu’une seule voix ou devrait-on dire une voie, celle d’un jazz avant-gardiste percutant.
Luc Joly jongle avec adresse et finesse entre saxos, flute traversière et Fender Rhodes. Au saxophone, il nous offre une performance majestueuse et termine en beauté avec son grigi, chékéré la kour orné de percussions aussi sacrées les unes que les autres et dont la résonance rappelle les terres de nos ancêtres.
Influencée par le jazz électro berlinois, leur musique envoutante nous entraîne dans la voûte stellaire pour des contrées inconnues que les plus curieux d’entre vous ont pu apprécier avec extase. Cette musique qui marie jazz et électro, et que le duo qualifie d’high jazz, nous plonge dans d’autres époques et d’autres dimensions. Nous nous souviendrons longtemps de ces agréables moments d’improvisations assurés qu’ils nous ont offerts pour démarrer cettechaude soirée.
Voyage au centre de l’univers jazz…
A 21 heures, c’est au tour du groupe Coccolite de performer. Début des hostilités en son et en images grâce à une projection vidéo qui nous immerge dans l’antre de ce fantastique trio venu de l’Hexagone. Ils démarrent avec « Computer » pour une immersion entre les lignes de codes d’un programme informatique, on grésille de plaisir et de curiosité d’entrée de jeu. Ensuite, place à « Cap Cap » et « Poussière » qui nous donnent une impression d’être le personnage principal d’un jeu vidéo à quêtes pour une aventure musicale hybride. Avec « Descente d’acide », le trio constitué des incomparables Nicolas Derand, le régional de l’étape, au clavier déluré, Timothée Robert à la basse joyeuse et aux machines rugueuses et Julien Sérié à la batterie fougueuse, nous emmène dans un décor musical plus jazzy et plus rond aux confins du hip-hop. Derrière eux, un ciel étoilé se dessine et sous l’emprise de cette atmosphère unique, nous sommes projetés à l’intérieur d’un univers intimiste et inconnu.
Coccolite enchaîne ensuite avec « Milancolina », un mélange de trap et de jazz parfaitement dosé.
Encore un nouvel univers surprenant avec « New Stuff » qui nous emporte vingt mille lieues sous les mers sur le dos de l’ammonite qui orne leur dernier album, Live Now.
Anchorman désigné du trio échevelé, Timothée nous a également révélé un talent caché pour le second degré avec ses descriptions cosmiques qui ont fait rire et sourire les plus éveillés d’entre nous !
Le trio a donc porté avec brio cette rencontre jazz électro aux influences du monde pour une soirée vraiment incroyable.
Aurélie Subijus et Pascal Saint-Pierre
Régie : Alexandre Duchemann
Son : Vincent Gerbith
Lumières : Sylvain Lallemand et Julien Lemelle
Photos : Iris Mardémoutou