Oasis Réunion

Budgé-taire ou budgé-terre ?

LIBRE EXPRESSION

À l’occasion d’un très vaste mouvement de grèves exprimant surtout une profonde colère, il semblerait utile voire indispensable de faire connaître le positionnement du collectif Oasis Réunion sur le contexte socio-économique et politique actuel, complètement chaotique, qui est dans une « impasse », faute de rechercher les vraies causes et les vraies solutions correspondantes, d’où notre titre « budgé-TAIRE ou budgé–TERRE ? » à expliciter ainsi :

Ce 18 septembre, encore des manifestations de mécontentement qui vont coûter aussi très cher à la collectivité (perte de PIB via les grévistes et les non grévistes qui ne peuvent pas travailler, coût des déplacements tous azimuts des pouvoirs publics, mobilisation de 80 000 policiers avec leurs déplacements et toute la logistique, dont alimentaire, qui s’y rattache, mobilisation du Premier ministre, des ministres, des fonctionnaires des ministères concernés, destruction par les casseurs du mobilier urbain, des véhicules, des magasins, etc.). Tout cela coûte très très cher. Il faudrait d’ailleurs l’évaluer sérieusement et publier les résultats pour conscientiser et responsabiliser toute la population, et ce d’autant plus que cela restera sans grand résultat, car en fait personne n’est d’accord pour faire les frais du remboursement de la dette (qui s’élève à 3 425 Milliards d’euros). Ni les riches qui sont les productifs générateurs d’emplois et de cotisations sociales, ni les pauvres, bien évidemment, ni les autres, car ils vivent déjà dans le pays qui les pressure le plus en Europe !

Alors quelle est la seule solution qui pourrait paraître miraculeuse mais dont on a la très grande chance qu’elle existe, tout en étant bien soigneusement dissimulée tellement elle porterait atteinte aux intérêts de quelques grands groupes multinationaux de la pétrochimie, de la pharmacie, et de la grande distribution, lesquels, même en période de crise, continuent à faire d’énormes profits qui se chiffrent par milliards d’euros ou de dollars ?

Les chiffres parlent

Pour exemple particulièrement révélateur : sur 100 € de nourriture achetée il y a (c’est tellement énorme que c’est presque indicible car ces chiffres sont devenus « incroyables » ) :

– pour l’Agriculture :  7 euros !! 

– pour le marketing et le matraquage publicitaire : 41 euros !!

Cela devrait être exactement le contraire ! Or cette courbe inversée ne fait que s’accentuer au cours des années.

Et ce n’est pas tout, loin de là :

En effet, de surcroît, ces 100 € de nourriture achetée génèrent par ailleurs entre 100 et 200 € de coûts cachés que les fonds publics et les consommateurs doivent assumer car en matière de production agricole pétrochimique, contre toute logique et justice, « les pollueurs ne sont pas les payeurs ».

Où est l’erreur ? Elle est clairement dans la poursuite aveugle depuis des décennies déjà, d’une forme d’inaction sur les causes que certains observateurs ont qualifiée non sans humour de « changement dans la continuité ».

Autrement dit : « plus rien ne va mais on continue quand même avec le même modèle agricole destructeur ». Or les mêmes causes produisent les mêmes effets ! 

Les chiffres parlent encore

En l’occurrence, concrètement cela représente 15 % du PIB national, soit 2 900 milliards x 15 % = 435 milliards d’euros de coûts cachés par an en France. Cela devrait bien évidemment mobiliser le gouvernement sur l’adoption d’urgence des pistes quasi miraculeuses de ce changement de politique agricole tel que le propose Oasis Réunion dans son Manifeste depuis 2017.

Et au plan réunionnais qui nous concerne encore plus, cela représente avec un PIB de 24 milliards x 15 % = 3,6 milliards.

Oui vous avez bien lu ce ne sont pas 3,6 millions d’euros mais bien 3,6 milliards d’euros de coûts cachés par an à La Réunion (c’est-à-dire 3 600 millionsd’euros.

De quoi – par la réduction mécanique des dépenses de pollution, en supprimant progressivement mais sans plus tarder les causes évoquées ci-dessus – financer en tout premier lieu l’accompagnement des agriculteurs avec un PSE (1) (Paiement pour Services Environnementaux) et les consommateurs avec une SSAD (2) (Sécurité Sociale Alimentaire Durable). 

Alors nous disons clairement « qu’est-ce qu’on attend ? » comme l’auteur journaliste réalisatrice lanceuse d’alerte et aussi d’avenir Marie-Monique Robin nous l’a écit dans son texte de soutien au projet Oasis Réunion rédigé sur l’île en 2019 lors du lancement par Oasis Réunion en sa compagnie, de la fameuse campagne des « glyphotests urinaires » très fortement médiatisés et pour cause. Pour mémoire (et c’est bien de le rappeler ici) ces glyphotests révélèrent à toute la population qu’à La Réunion – département le plus consommateur de glyphosate de France en rapport avec ses surfaces de terres cultivables – tous les habitants testés (y compris Journalistes et Élus : le Maire de Saint-Denis et une partie de son conseil municipal) étaient porteurs dans leurs urines de cette molécule (classifiée « cancérogène probable » en 2015 par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) !

Alors on continue à écrire budget–TAIRE, et on continue à se TAIRE ?

ou on écrit budget–TERRE et on explique tout cela avec la solution qui est : le recours à la TERRE, avec la réduction indubitable progressive de ces coûts (3) par le changement de modèle agricole non polluant déjà bien amorcé au plan national par 60 000 agriculteurs qui cultivent en bio 2,8 millions d’hectares dans toutes les filières, sans engrais chimiques ni pesticides, dont 600 agriculteurs à La Réunion en AB certifiée soit 10% des agriculteurs réunionnais (ce que personne ne sait !?) sur 2 400 hectares soit 5% de l’espace agricole réunionnais !

Donc au travers des ÉGRAALIM (États Généraux Réunionnais de l’Agriculture et de l’ALIMentation durables et résiliantes) qui rassembleront tous les acteurs et responsables de l’Agriculture et de l’ALIMentation réunionnaises – en ce compris bien sûr les citoyens consommateurs – engageons sans plus tarder un changement global mais progressif qui permettra d’atteindre la véritable « souveraineté alimentaire » dont tout le monde parle sur l’île sans bien la définir et surtout, sans se donner les moyens financiers appropriés faute de disponibilités budgétaires, à cause d’un modèle agricole dominant qui nous ruine.

C’est la seule solution qui va faire en sorte d’arrêter que « le serpent se morde la queue ».

Les ÉGRAALIM vont permettre enfin à ce grand projet collectif de sécurité et de qualité alimentaires sur l’île de devenir, avec tout l’intérêt agrotouristique vert que cela entraînerait, le premier territoire de France et même dans le Monde à avoir fait le choix d’une alimentation authentiquement « vivante » respectant la Nature et cette Terre nourricière dont la fécondité pourra seule assurer « durablement » la pérennité de la Vie pour tous les êtres humains de cette unique Planète bleue.

Oasis Réunion

(1) PSE Paiement pour Services Environnementaux dont le coût serait de 90 millions d’euros par an pour les 6 000 agriculteurs de La Réunion (1 000 euros / mois / agriculteur)

(2) SSAD Sécurité Sociale de l’Alimentation Durable dont le coût serait de 1 milliard d’euros par an pour les 880 000 habitants de La Réunion (100 euros / mois / personne)

(3) et même s’il fallait emprunter au départ ce ne serait pas grave car cela correspondrait à un véritable investissement particulièrement rentable, donc amortissable très rapidement, et non plus à des subventions à fonds perdus.

Nota-bene : Ces prestations seraient financées par la résorption partielle et progressive des 3,6 milliards d’euros de coûts cachés.

Texte de soutien de Marie-Monique ROBIN https://www.oasis-reunion.bio/component/k2/item/22-robin-marie-monique

Document « Oasis Réunion kossassa ? » https://oasis-reunion.bio/images/OASIS-REUNION-KOSASA.jpg

Document  « Les trois priorités pour l’Agriculteur et les Espaces agricoles » https://oasis-reunion.bio/images/pdf/LES-3-PRIORITES-POUR-L-AGRICULTURE.pdf

Document « Les trois piliers de l’Alimentation Durable » https://oasis-reunion.bio/images/LES-3-PILIERS-DE-L-ALIMENTATION-DURABLE.pdf 

Document :« ÉGRAALIM : kossassa ? poukossa ? » 

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