THÉÂTRE DU GRAND MARCHÉ
Alors que l’on apprend la démission il y a plus d’un mois du directeur du Centre dramatique national de l’océan Indien, la nomination de son ou sa successeur.e pourrait créer la surprise.
Depuis que Parallèle Sud, en octobre, a révélé les accusations des filles de Luc Rosello sur leur père, le directeur du Centre dramatique de l’océan Indien (CDNOI) est en arrêt maladie. Toute la profession, localement, pensait qu’il en serait ainsi jusqu’à la fin de son contrat prévue au 31 décembre. Finalement, le dramaturge a démissionné « pour des raisons personnelles » le 15 avril dernier.
Étonnamment, peu de gens sont au courant. Au CDNOI on n’en parle pas, à la direction des affaires culturelles on n’averti pas la directrice, le monde du théâtre ignore, un monde où tout le monde se connaît et où, comme partout à La Réunion, les nouvelles vont vite.
A-t-il été poussé vers la sortie ? En tout cas, ceux qui savent pensent que l’intervention d’Evelyne Corbière, sénatrice et présidente de l’UFR (Union des femmes réunionnaises qui s’est portée partie civile aux côtés des deux filles de Luc Rosello), pendant l’audition de Judith Godrèche le 29 février dernier, a accéléré les choses du côté du ministère. « Je sais qu’il y a eu des réactions, plusieurs sénateurs sont venus m’en parler. Je sais aussi que la Région avait demandé qu’il se retire », indique Evelyne Corbière. « C’est sans doute la combinaison de plusieurs interventions qui l’a poussé à donner sa démission », poursuit la sénatrice, qui espère que notre article donnera du courage à celles qui n’osent toujours pas dénoncer celui « qui a un comportement de prédateur ». « Le procureur aurait de quoi aller sur au moins deux affaires », souligne Evelyne Corbière.
Qui pour remplacer le directeur ?
Pour le remplacer, l’appel à projets avait été lancé dès janvier , Luc Rosello ayant indiqué avant de se retrouver sous le feu des projecteurs qu’il ne souhaitait pas prolonger son mandat.
Sergio Grondin, candidat au poste, ayant renoncé pour raisons de santé, restent Lolita Tergémina, Isabelle Martinez, Daniel Léocadie et un métropolitain dont le nom nous échappe. Sachant que l’Etat, la Région et la ville de Saint-Denis décident, la logique et la rumeur donnent Lolita Tergémina gagnante. « Il peut y avoir des surprises, ce n’est pas seulement une question de personne, il faut regarder le projet », recadre Marie-Jo Lo-Thong, directrice des affaires culturelles. Ce pourrait être Daniel Léocadie, « le candidat du compromis » d’après un observateur attentif, ou bien le zoreil, qui aurait « un parcours plus en adéquation avec le poste ». La réponse devrait tomber le mois prochain.
Philippe Nanpon
