C’est écrit sur ma peau

Ce qu’il ne sait pas 

C’est l’impression d’être enfermée dans soi-même

Avec tout en noir et aucune issue 

Ce qu’il ne sait pas c’est l’angoisse 

Qu’on peut ressentir 

Lorsqu’on tient un cutter entre ses mains

Et que froidement machinalement 

Et de façon presque bestiale on se met à se saigner

A se trancher coupure après coupure

Et cette chair qu’on meurtrie qu’on punie

On l’aime et tout en la martyrisant

On lui demande pardon pour tout le mal qu’on lui inflige 

Mais on ne peut cesser la boucherie 

Et le sang chaud glisse de partout 

Il gomme tout et il n’arrête plus de se répandre 

Avec lui peut-être tout le mal et toute la peine s’en va

Ce qu’il ne verra jamais 

C’est ma pauvre douleur écorchée là sur mes veines 

C’est toute ma souffrance exprimée à vif sur mon corps meurtri 

Un tel spectacle tellement pitoyable et désespéré 

Ça fait briller les yeux et trembler le cœur

Et quand c’est fini on n’a plus de colère pour rien pour personne 

Même plus de rancœur ni de regrets

Le pardon on le donne avec compassion

Et le mépris on le laisse à ceux qui en valent la peine 

Amandine Gravier – 18/04/2001

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Coupures sur la peau

La peau scarifiée. La scarification est une incision cutanée, une entame infligée sur la peau. C’est la forme la plus courante des blessures corporelles délibérée des adolescents qui vont mal. Ce ne sont pas des automutilations puisqu’elles n’entraînent pas la privation irréversible d’un membre ou d’un organe. Il s’agit d’incisions superficielles faites sur le dos de la main, le poignet ou l’avant bras opposé à la main directrice, plus rarement sur la jambe. Elles sont souvent multiples et parallèles les unes aux autres, « barrant » le segment de membre considéré, mais peuvent aussi s’entrecroiser pour déterminer un quadrillage. Elles sont réalisées au moyen d’objets usuels et tranchants divers (cutters, ciseaux, lames de rasoir, compas scolaire, punaises…) ou d’objets détournés de leur fonction (bouts de verre, couvercle de CD, bord de carte électronique, clé…). Dans tous les cas, l’entourage est impuissant.

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Kozé libre

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