Sevagamy aveugle

[Chronique dans le noir] Traverser la rue en sécurité

INSTRUCTRICE DE LOCOMOTION, AURELIE BOUITIER NOUS TEMOIGNE DE SON EXPERIENCE

Dans cet épisode, Aurélie Bouitier, instructrice en locomotion accompagne la rééducation d’Amandine dans les rues de Saint-Denis.

Aurélie Boutier, instructrice en locomotion, a rencontré Amandine dans le cadre de sa rééducation. Amandine est arrivée il y a quelques mois sur notre île et avait besoin de retravailler certaines techniques pour lui permettre de découvrir son nouvel environnement et d’être par la suite autonome dans ses déplacements.

Elle nous vient de Clermont Ferrand et avait déjà effectué de la rééducation là bas. On découvre avec elle dans cette vidéo comment elle utilise sa canne blanche et comment elle traverse une rue en toute sécurité.

Le bâton de l’aveugle ou la canne blanche, qui existe depuis 1930 est symbole de la cécité. Cest un moyen pour nous, déficients visuels, de retrouver une certaine autonomie dans nos déplacements.

Bien maîtriser la canne blanche

Moi qui suis non voyant depuis 1996 je peux vous certifier qu’en marchant avec ma canne, dans la rue, elle me protège et m’indique tout obstacle. Mais pour pouvoir bien la maîtriser, il faut pratiquer au maximum et ne pas avoir peur de se laisser emporter par « l’œil de la canne » qui nous éclaire et balaye notre chemin.

Nous avons la chance aujourd’hui d’avoir des établissements spécialisés et d’être accompagnés par des professionnels. Aurélie Bouitier est avant tout une professionnelle hautement qualifiée que je connais depuis plus deux ans maintenant. Spécialisée en locomotion de canne électronique, elle vous expliquera ce que c’est ! Et comment elle m’a connue !!!

Si le cœur vous en dit, lecteurs, lectrices de Parallele Sud rendez-vous pour la suite au prochain épisode et tout vous sera dit…

Jean-Philippe Sevagamy

Ce qu’en dit Aurélie Bouitier

Aurélie Bouitier est instructrice de locomotion depuis maintenant 15 ans. Elle explique :

« Mon métier consiste à transmettre des techniques à des personnes déficientes visuelles, pour leur permettre d’être autonomes et en sécurité dans leurs déplacements.

Ces personnes peuvent être malvoyantes ou non voyantes, le handicap peut être de naissance ou acquis. Je rencontre ces personnes dans leur cadre de vie pour évaluer leur gêne fonctionnelle. J’essaie de comprendre avec elles leurs potentialités et ce qui peut poser problème.

Une séance de locomotion se déroule dans la rue. On apprend à la personne déficiente visuelle à observer son environnement pour s’y déplacer au mieux. Tous les sens sont stimulés de manière à parvenir à suppléer celui qui est moins performant, la vue.

On transmet des techniques pour que la personne soit en sécurité, cela peut se faire par le biais d’une canne blanche de détection. On apprend aussi des stratégies pour gérer une traversée sans informations visuelles. On peut découvrir un parcours, utiliser des applications dédiées aux déficients visuels sur smartphone. On peut aussi apprendre à utiliser les transports en commun.

L’instructeur de locomotion est là pour mettre en situation la personne déficiente visuelle. C’est une équipe, un binôme, que l’on va former le temps de la rééducation. On doit marcher main dans la main, en quelque sorte. Créer une relation de confiance pour que les techniques transmises soient appliquées et que la personne adhère à cette nouvelle manière de se déplacer .»

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A propos de l'auteur

Jean-Philippe Sevagamy | Reporter citoyen

Jean-Philippe Sévagamy est non-voyant et membre actif de l'Association Valentin Haüy. Il surmonte son handicap en portant de multiples projets au profit des déficients visuels (DV). Il raconte comment « vivre dans le noir » pour les lecteurs de Parallèle Sud.

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