N’AYONS PAS PEUR DES MOTS
« Monseigneur Gilbert Aubry ainsi que les autres évêques ont ensuite apposé les mains sur la tête de l’ordinant. »
« Mgr Pascal Chane-Teng, l’ordinand, s’allongera sur le sol pendant que l’assemblée invoquera les saints en une longue litanie avant l’imposition des mains. »
Ces deux phrases, publiées en début de semaine dans le presse numérique locale, en témoignent : la confusion entre les substantifs « ordinant » et « ordinand » n’a pas fini de semer le trouble dans l’esprit des pauvres pécheurs de la langue que nous sommes. Je le confesse, il y a de quoi en perdre son latin. Car si les deux mots existent bien, ils ne sont pas pour autant synonymes. « Ordinant », avec un « t », désigne le ministre du sacrement de l’ordination. L’ « ordinand », avec un « d » final, est le prêtre qui se présente à l’évêque pour recevoir les ordres sacrés. Ainsi, les milliers de fidèles rassemblés dimanche dernier au Chaudron ont pu assister à la passation de témoin entre Mgr Gilbert Aubry, l’ordinant, et son ordinand du jour, le père Pascal Chane Teng, lequel endossera à son tour l’habit d’ordinant quand l’heure sera venue pour lui de transmettre sa mitre épiscopale.
Dans le même ordre d’idées, sachez que le « confirmand » (avec un « d » final) est celui qui se prépare à recevoir la confirmation alors que le « confirmant » est le prêtre chargé de lui administrer ledit sacrement. Je me dois de préciser que si ce terme figure aujourd’hui dans le Larousse, portés par un inhabituel esprit de communion, Littré, Robert et l’Académie se font toujours prier pour lui accorder leur bénédiction.
K.Pello
Pour poursuivre le voyage dans le labyrinthe de la langue française, consultez le blog : N’ayons pas peur des mots