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[Créole à l’école] Le mépris institutionnel, ça suffit !

COMMUNIQUE DE PRESSE

Collectif « 20 ans de créole à l’école et Droits des enfants réunionnais »

C’est avec stupeur et indignation que les membres de notre collectif ont pris connaissance dans les médias de l’information selon laquelle, lors de la réunion du Conseil académique des langues et cultures régionales (CALCR) du mercredi 29 mars, « l’ensemble des participants étaient présents sauf le collectif Lantant LKR ».

La vérité est tout autre et la feuille de présence du jour atteste bien d’une présentation biaisée par le Rectorat : sur les 33 membres dudit conseil, 12 présents ; pour le collège « Représentants des établissements scolaires et associations de parents d’élèves » (11) : 6 absents et 5 boycotts ; pour le collège « Représentants des collectivités et mouvements associatifs » (11) : 5 absents, 1 boycott…

Finalement, le 29 mars, un jour qui fera date, les organisations/associations suivantes, et non des moindres, ont boycotté le CALCR : la FSU, l’UNSA, la PEEP, la FCPE, l’UNAPEE et Lantant LKR. Ces chiffres illustrent s’il en était besoin qu’un point de rupture a été atteint et que le mépris institutionnel, accompagné d’une forme d’arrogance envers les représentants des forces vives de la société réunionnaise, n’a que trop duré.

Il s’incarne, et la liste est loin d’être exhaustive, dans les faits suivants :

  • quand d’abord, nous constatons que sur les 4 dernières années, le CALCR ne s’est réuni que 4 fois au lieu des 8 réunions prévues par les textes et ce, malgré les courriels adressés au Rectorat sur les dysfonctionnements constatés au sein de cette instance consultative
  • quand ensuite, en dernière minute, et pensant « retourner les récalcitrants », l’examen de notre projet de PELCR est inscrit à la fin de l’ordre du jour du CALCR !
  • quand aussi, faisant fi de la souffrance au travail de nos collègues enseignant la LCR qui ne peuvent jamais compter sur le soutien de l’institution, le proviseur du lycée hôtelier La Renaissance a inscrit d’autorité dans une autre langue vivante des élèves pourtant volontaires ayant suivi un enseignement en LVB Créole réunionnais…
  • quand enfin, dans une opération de communication, le Rectorat propose 7 parcours renforcés en langue régionale où ne figure pas le mot bilinguisme et pour cause : en 22 ans, moins de 50 classes bilingues ont été créées !

Au cœur des préoccupations de notre Collectif, il y a l’intérêt supérieur des « marmay lékol », le droit au respect de leur langue maternelle, de leur culture tapis mendiant, de leur Histoire ; il y a aussi le respect dû à leurs familles qui, malgré des demandes réitérées au Rectorat depuis 2001, n’ont jamais bénéficié de plans d’information, notamment sur les bienfaits du bilinguisme réunionnais-français.

En conséquence, nous versons au débat un Plan pour l’enseignement de la langue et de la culture réunionnaises sans doute perfectible mais parfaitement adapté au contexte sociolinguistique réunionnais et qui s’inscrit par ailleurs dans le droit fil des dispositions de la loi Molac, laquelle prévoit notamment la généralisation de l’offre d’enseignement des langues et cultures régionales. Nous sommes donc déterminés à mettre en œuvre les voies et moyens pour changer de paradigme car au-delà des questions institutionnelles, n’oublions pas que 56 % des élèves réunionnais sont scolarisés dans des réseaux d’éducation prioritaire.

Pour le Collectif « 20 ans de créole à l’école… »

FSU, UNSA, FCPE, PEEP, UNAPEE, LLKR, MLK

A propos de l'auteur

Kozé libre

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