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Départ du préfet Filippini : avec nos regrets !

LIBRE EXPRESSION

Le Préjet Jérôme Filippini quitte La Réunion après un peu plus de deux ans de service.

De notre côté, nous sommes assez nuancés sur son bilan. Et nous regrettons de ne pas avoir pu programmer avec lui – faute de « disponibilité dans son agenda » – une réunion sur le sujet « primordial car vital » d’une véritable souveraineté alimentaire de La Réunion .

Nous souhaitons mettre en lumière ce sujet de la Souveraineté Alimentaire dont tout le monde parle sans avoir pu, à ce jour, en donner « une définition officielle », pas même le président de la République ni le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire à qui nous avons écrit.

Nous devons en rappeler la définition qui est celle devenue universelle… en espérant que ce sera celle que le gouvernement français adoptera… et nous y veillerons… car :

À La Réunion il y a des chiffres qui sont « catastrophiques » dont il faut se préoccuper d’urgence dans un contexte national devenu très chaotique, et un contexte mondial de plus en plus dangereux (avec de surcroît un rebond de tension autour de Taïwan provoqué par l’armée chinoise) :

► La dépendance à 80 % (voire 95 %) aux importations alimentaires et agricoles : 35.000 tonnes d’engrais chimiques, 3.500 tonnes de pesticides, 240.000 tonnes de nourriture pour le bétail (en grande partie à base de soja et maïs OGM) etc. sont importées chaque année.

► Le différentiel colossal de 7 milliards d’euros entre :

  • les 435 millions d’euros d’exportations (dont 98 millions seulement concernent les produits de la Canne, qui occupe pourtant plus de 50 % de la SAU Surface Agricole Utilisée !)

  • et les 7,4 milliards d’euros d’importations !

dont environ 3 milliards d’euros pour une alimentation standardisée et ultratransformée de mauvaise qualité nutritionnelle dont les coûts cachés de dépollution déséquilibrent de façon exorbitante le budget national qui est d’environ 210 milliards d’euros de coûts cachés au minimum par an pour 210 milliards de nourriture vendue, soit 1€ de coût caché pour 1€ de produit alimentaire, et donc 3 milliards d’euros de coûts cachés par an à La Réunion pour 3 milliards d’euros de nourriture importée.

Ce qui explique le déficit récurrent de La Réunion devenu socialement et économiquement « insupportable », avec aussi un impact sur : la biodiversité, la vie des sols et leur perméabilité, la qualité de l’eau, la santé, etc.

Heureusement, il existe des solutions sur l’île : voir ici l’article publié par des membres du comité scientifique d’Oasis Réunion dans la revue internationale The Conversation : «  L’île de La Réunion pourrait-elle atteindre la souveraineté alimentaire ? ».

En espérant que nous aurons bientôt l’écoute d’un nouveau préfet, également sensible aux charmes et nombreux atouts de La Réunion, que nous ne manquerons pas de contacter dès le mois de novembre.

Yvette Duchemann et Stéphane Le Duff du Collectif citoyen Oasis Réunion

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