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L’abus d’écran ravage les jeunes cerveaux

SANTÉ

Aujourd’hui, les écrans occupent une grande place dans nos vies. A petites doses, ils peuvent motiver les élèves mais l’abus des outils numériques se révèlent néfastes aux apprentissages.

« Je suis dépendante à l’écran, c’est presqu’une addiction, je crois. Quand je révise, je me force à ranger mon téléphone dans un tiroir, parce que, sinon, c’est une habitude, j’ai toujours un réflexe de le prendre en main et je n’arrive pas à me concentrer », confie Sharani une étudiante de 21 ans.

Cette fâcheuse habitude, dont elle parle, concerne aujourd’hui de nombreux individus. La cause de ces distractions : ordinateurs, tablettes, smartphones, des outils qui sont désormais omniprésents et qui facilitent nos quotidiens. Sharani témoigne : « Depuis cette année, je suis passée à l’ordi, puisque quand j’écris sur ordi, c’est plus clair, lisible et moins brouillon que sur le papier. ». Cet avis, une lycéenne de 15 ans le partage également : « Depuis que j’ai eu le POP, c’est plus pratique, plus rapide, plus propre que le papier, je peux plus facilement varier les supports, mettre du texte, des images, des vidéos, etc. Et puis en plus, ça allège mon sac. ».

« C’est important de diversifier les supports, c’est même plus intéressant pour les élèves. ».

Une technologie pratique pour les étudiants, mais également pour les professeurs. Deux enseignants du premier et second degré affirment également passer par le numérique afin de préparer leurs cours. Michel Balinier, enseignant d’histoire, géographie et EMC en lycée, déclare : « D’abord, je passe par les supports papier avec les manuels scolaires, puis je complète avec des recherches sur Internet. Ensuite, lorsque je dispense mon cours, je passe par des fiches papier (imprimées) ou bien un support visuel que je projette.». Régine, enseignante de CE1, souligne, elle aussi, l’importance de ces visuels : « C’est important de diversifier les supports, c’est même plus intéressant pour les élèves. ».

Le numérique toujours plus indispensable ?

Pour gagner du temps, de la place ou encore améliorer l’apprentissage, les outils numériques semblent nous satisfaire de plus en plus. Face à des élèves en décrochage scolaire, certains établissements invertissent dans ces technologies pour stimuler les élèves, c’est ce que Régine révèle : « Pour les élèves en difficultés, on a acheté des tablettes avec des jeux éducatifs, pour les motiver. »

Du côté des spécialistes de santé, le numérique semble tout aussi trouver sa place, Manon Preau, neuropsychologue, déclare : « Dans des programmes de rééducation, on utilise les écrans notamment pour la réactivité où ils peuvent être utiles. Malgré ces bons côtés, on n’oublie pas que ces outils restent ambivalents, il y a du bon et du mauvais. ».

Quand le « pratique » vire au cauchemar…

Ces nouvelles technologies occupent désormais une grande place dans nos quotidiens, et ce, de plus en plus tôt. Déjà à 7-8 ans les enfants ont déjà accès à un téléphone portable. Régine, l’enseignante de CE1 témoigne des ravages de celui-ci : « On voit tout de suite les élèves qui sont déjà exposés aux écrans, ils sont fatigués, ont le regard vide et ne sont plus capables d’interagir comme il faut. Il m’est arrivé de poser une question à un élève, et il m’a regardé sans un mot, le regard vide. […] Ces écrans influent énormément sur le temps de concentration, la réflexion, mais aussi la mémorisation des élèves ».

Selon Manon Preau, « Le cerveau se développe jusqu’à l’âge de 25 ans, il est donc primordial de limiter l’accès aux écrans aux plus jeunes afin de réduire les risques.»

Les écrans impactent la vie sociale des étudiants, mais également leur concentration et leur compréhension. Michel Baliner partage : « Avec les années, je le vois, ils sont de moins en moins concentrés et moins longtemps, si l’activité est trop longue, ils décrochent […]. Ce qui cause cet allongement du temps, c’est qu’ils lisent moins, donc ont du mal à comprendre les écrits. Ils font plus de fautes, et ont un déficit de vocabulaire. ».

Ces conséquences qu’observent ces enseignants s’expliquent sûrement par l’impact de ces écrans sur le développement du cerveau, notamment chez les enfants. Manon Preau, neuropsychologue, explique : « Le cerveau se développe jusqu’à l’âge de 25 ans, […] il est donc primordial de limiter l’accès aux écrans aux plus jeunes afin de réduire les risques. Aujourd’hui, je dirais que les écrans ont un impact sur la motricité et la logique des individus ».

Urvashi Véléchy

A propos de l'auteur

Urvashi Véléchy | Étudiante en Journalisme

Étudiante en Master Information, Communication à l'Université de La Réunion

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