Sur l’île de La Réunion, l’année 2024 aura marqué un tournant dans la diffusion et la diversification des drogues. Selon le rapport TREND publié par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), la cocaïne, les cathinones de synthèse et la kétamine gagnent du terrain, bouleversant les équilibres d’un marché longtemps dominé par l’alcool et le « zamal », le cannabis local.
Trafics en expansion et réseaux en mutation
Les saisies de stupéfiants ont fortement augmenté en 2024 : la douane et les forces de l’ordre constatent une hausse de 18 % des faits liés au trafic. Les acheminements passent par voie postale — notamment pour la cocaïne, la MDMA et les nouveaux produits de synthèse — mais aussi par la voie aérienne, via des « mules » dont le nombre d’interpellations a bondi.
La Réunion s’inscrit désormais dans un espace régional de circulation incluant Mayotte, Maurice et Madagascar : exportation de zamal et de skunk vers Maurice, zone de transit pour le trafic de l’héroïne et de la méthamphétamine destinées à Maurice et Madagascar et une consolidation des trafics entre l’île et l’archipel mahorais. Le rapport note que la médiatisation des affaires de trafic et des phénomènes de « bandes » peut contribuer à une stigmatisation accrue de certaines communautés, notamment comoriennes et mahoraises.


