51 pièces, plus de 200 représentations, dont une soixantaine à destination des scolaires, 19 salles. Plus de 140 bénévoles, le festival Komidi ne fonctionne que grâce à ses bénévoles. Il est depuis plusieurs années l’un des plus gros festivals français, et sans doute le plus original au niveau de l’organisation. Les troupes viennent pour deux semaines, sont logées sur place, repas prévu le soir à la caverne des hirondelles. Une douzaine de jours d’une intensité formidable. Le festival s’est terminé le 3 mai, l’heure d’un petit bilan avec Philippe Guirado et Vincent Pradel respectivement président et vice-président de Komidi.
Beaucoup de satisfactions
« On est passé un peu entre beaucoup de gouttes, explique Philippe Guirado. Les gouttes réelles, celles de la pluie, la météo a été assez clémente. Le festival n’a pas la même saveur quand il fait beau et quand il pleut. Et puis on est passé au travers du chikungunya. Seules cinq représentations ont été annulées, dont quatre de troupes locales ». Vincent Pradel poursuit : « le public a encore été présent au rendez-vous, les spectacles très différents ont été très bien accueillis. La couverture médiatique a été bien meilleure que ces dernières années. On s’est formés en communication dans le cadre d’Erasmus sur un festival en Belgique, on a été davantage présents sur les réseaux sociaux. La chaîne Focus (sur un canal Zeop) a été très suivie, beaucoup d’articles dans Parallèle Sud, et des sujets notamment sur Réunion la 1ère. Il faut qu’on progresse encore, on y travaille ! »
Les spectacles scolaires : un vrai bonheur !
Komidi s’est créé en particulier afin de permettre aux élèves d’aller au théâtre. Chaque année, des milliers d’élèves assistent à des représentations théâtrales. Le KZE (Komidi Zeop Ensemble) a permis à des élèves d’inviter leurs parents à des représentations avec pré-vente de billets à 2€. Philippe Guirado évoque « un bénéfice collatéral » : « C’est un peu la raison d’être de ce festival ». Vincent Pradel illustre ces propos par l’exemple de la troupe qui a présenté les Chœurs Andalous et qui avait quelques craintes avant ses spectacles scolaires. « Ils ont été soufflés de voir les élèves aussi attentifs, et par la qualité des bords de scènes en fin de spectacles. De nombreux artistes nous ont rapporté les mêmes impressions ». Quelques places vides sur certains spectacles notamment dans les hauts, le chikungunya n’y est pas étranger…
Un festival à vocation régionale
Depuis plusieurs années, des salles proposent aux organisateurs de Komidi de programmer des spectacles. Outre Saint-Pierre et Petite Ile qui sont des partenaires de longue date, les salles partenaires à l’Etang-Salé, aux Avirons, à Saint-Paul et à Saint-Denis ont une jauge de public importante et permettent d’accueillir de « gros spectacles ». « Aujourd’hui on est clairement sur une logique régionale. Champ Fleuri, c’est quand même 900 places, c’est appréciable » souligne Philippe Guirado. L’épicentre de Komidi reste à Saint-Joseph, mais pendant les 12 jours de Komidi, des spectacles sont proposés un peu partout dans l’île, notamment dans l’ouest et le nord. On est donc bien sur un rayonnement régional.
Retours
Les retours des spectateurs sont évidents, nombreuses « standing ovation ». « La reconnaissance tant du public que de l’éducation nationale et des artistes, c’est important » dit Vincent Pradel. Les retours des artistes sont eux particulièrement appréciés. « C’est incroyable ce que vous faites. Qu’est ce qu’ on garde comme bons souvenirs» disent souvent les comédiens. C’est vrai que ceux-ci sont présents sur toute la durée du festival. Ils se retrouvent le soir à la caverne des hirondelles, se rencontrent, échangent. Certains projets communs émergent parfois de ces échanges. Comme le dit Vincent Pradel : « pendant quinze jours, les comédiens donnent beaucoup, vivent ensemble quelque chose d’exceptionnel, et du coup ils emportent aussi avec eux quelque chose. Komidi c’est une fête, un moment de grâce si on peut dire, on est un peu hors du temps ». « Ce fonctionnement que nous avons, l’accent que nous mettons sur les scolaires, ces moments entre bénévoles et artistes, c’est un peu la marque de fabrique du festival » ajoute Philippe Guirado.
Projets 2026
Komidi, c’est l’aboutissement d’un travail mené sur l’année. D’ailleurs, la première réunion de préparation du Komidi 2026 a eu lieu ce samedi 17 mai ! La prochaine édition du festival est arrêtée, ce sera du 22 avril au 3 mai 2026. Une moitié de la programmation est quasiment arrêtée, il faut caler cela avec les troupes. Les autres spectacles seront connus après le festival d’Avignon. Les spectacles qui seront vus par les programmateurs à Avignon alimenteront Komidi 2026 mais aussi une partie de Komidi 2027, car comme le précise Philippe Guirado : « nous travaillons de plus en plus à N+2 car les troupes ont besoin de s’organiser dans le temps ». Et puis l’idée d’inviter des programmateurs de festival fait aussi son chemin. Ce serait un beau coup de pouce pour les troupes locales.
Voilà, la fête est finie… pour cette année! Mais nul doute que celle de l’année prochaine sera au moins aussi belle !
Dominique Blumberger
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