Avec Dé-Mots, le démon de l’échec scolaire se tait. Le jeu inventé à La Réunion par Florence Lebouteux passionne petits et grands, même ceux qui « n’aiment pas écrire ».
L’hiver est là ! Avec ses températures à la baisse et la nuit qui tombe tôt. Le temps des longues soirées et des jeux de société. Et il y en a un, conçu à La Réunion, qui réuni tout le monde : le jeu Dé-Mots.
Un jeu qui fait appel à l’écriture mais, contre toute attente, passionne autant les enfants que les grands-parents, les bons élèves que ceux qui ont des difficultés scolaires. « Il faut juste savoir écrire une phrase », indique Florence Lebouteux, la conceptrice du jeu. « On peut y jouer à partir de 8 ans et la doyenne avait 96 ans », ajoute l’Etang-Saléenne.
Florence Lebouteux, avant d’occuper nos loisirs, a débuté sa carrière professionnelle comme ingénieure agronome, spécialisée dans l’halieutique. Passionnée de musique et de lecture, elle devient administratrice de la compagnie Karambolaz et accompagne le travail de Sergio Grondin quelques années. Elle écrit un livre pour enfants, donne des cours d’accordéon… avant de se consacrer à la promotion de son jeu imaginé dès 2002.
Du papier et des stylos
Le jeu se présente avec un plateau, des pions, un dé et des cartes. Un peu comme un Monopoly. « Mais j’ai voulu que la partie soit courte et les règles très faciles à comprendre », souligne Florence Lebouteux. Il y a aussi un sablier pour compter le temps imparti, du papier et des stylos. Le but est d’arriver le premier à destination, comme aux Petits Chevaux. Selon où est placé le pion et la carte tirée, il faut écrire une histoire qui sera lue devant les autres joueurs (entre trois et huit) ; ils voteront pour la meilleure histoire. L’orthographe n’a pas d’importance, il faut juste pouvoir relire ce qu’on a écrit et faire preuve d’imagination.
« J’ai d’abord pensé à un jeu pour les adultes, mais mes enfants, 5 et 8 ans à l’époque, l’ont trouvé génial », se souvient Florence Lebouteux. Plus tard, elle vient présenter un livre dans une médiathèque et apporte son prototype, c’est encore un succès. « Lors d’un salon du livre, où j’exposais Dé-Mots, j’ai encore constaté l’attrait du jeu sur les collégiens qui venaient en visite scolaire ; je dois quand même reconnaitre que j’avais un avantage par rapport aux autres stands qui n’avaient que des livres à proposer », s’amuse l’auteure. Moins drôle : la réaction de la prof qui interpèle l’un des joueurs par un « tu sais écrire toi maintenant ? »
« Si vous aimez jouer, vous aimerez écrire », assure Florence Lebouteux. Ce que confirme Mathieu, professeur au RSMA (régiment de service militaire adapté). « J’ai adopté ce jeu dans ma pédagogie à la suite d’une recommandation d’une collègue et de la rencontre avec Florence Lebouteux », indique l’enseignant qui adapte les règles en fonction des leçons. Il convient que les parties sont plus intéressantes quand les joueurs ont un niveau comparable, mais aussi que tous ses élèves se passionnent pour le jeu. « Les gens aiment jouer, aiment gagner. Ça prend le pas sur le refus de l’écriture », témoigne-t-il.
Philippe Nanpon
Aux prix de 25-30 euros ou 45 à 50 selon la version “boîte” ou “poche” on peut trouver Dé-Mots dans les librairies Chez Gérard, Leclerc et Fnac ainsi qu’en ligne ici.
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