L’agence Film Réunion (AFR) est une association essentiellement financée par La Région Réunion , l’État et l’Académie de la Réunion. Son action ? Développer le cinéma à La Réunion à travers l’organisation de résidences d’écritures, d’accompagnement des réalisateurs et producteurs pour la rédaction des dossiers de subvention et aussi des ateliers pour les comédiens. Entretien avec Christophe Feing qui nous explique que le cinéma réunionnais a encore de belles années devant lui.
Pouvez-vous vous présenter et présenter l’action de l’Agence Film Réunion ?
Je m’appelle Christophe Feing, je suis chargé de mission pour le cinéma et l’audiovisuel pour l’Agence Film Réunion. Il s’agit d’une association financée principalement par la Région Réunion, l’État et l’Académie de La Réunion. Notre objectif est de mettre en place un programme d’actions visant au développement de la filière cinématographique sur le territoire. Nous organisons des résidences d’écriture pour des projets de longs-métrages ou de séries. Nous proposons également des ateliers destinés aux producteurs et réalisateurs, qu’ils travaillent dans le domaine du documentaire ou de la fiction. L’objectif est de leur fournir les outils nécessaires pour améliorer leurs dossiers en vue des demandes de financement, notamment auprès de la Région ou de l’État. Nous accompagnons aussi les auteurs dans l’écriture de courts-métrages ou de documentaires, ainsi que les comédiens, à travers des formations pour renforcer leurs compétences et favoriser leur identification par les productions, locales comme extérieures.
L’Agence Film Réunion est référencée comme bureau d’accueil des tournages. Nous disposons de plusieurs outils : une base de données regroupant techniciens, comédiens et figurants réunionnais ; une base de décors en ligne, référencée par le CNC et Film France. Les décors recensés sont principalement situés sur le domaine public et ont été identifiés par un fixer connaissant à la fois le territoire et les attentes des productions. Cette base permet aux sociétés de production de faire un pré-repérage et de repérer les interlocuteurs pour les autorisations.
Aussi, en tant que secrétaire de la Commission du film, nous assurons le lien avec le comité de lecture qui étudie les dossiers de demande de subvention. Ces dossiers sont analysés sous différents angles : financier, technique, artistique et administratif. Nous participons aux réunions, synthétisons les avis, puis transmettons les résultats aux services de la Région pour décision.
Comment se traduit l’accompagnement des projets, à La Réunion et à l’extérieur ?
La Région soutient les porteurs de projets, qu’ils soient auteurs ou sociétés de production, quel que soit le genre (fiction, animation, documentaire) ou le format (série, unitaire). Nous avons également un rôle de représentation sur les grands marchés du film : le Festival de Cannes pour les longs-métrages, Clermont-Ferrand pour les courts-métrages, le Sunny Side de La Rochelle pour la fiction TV et le documentaire, le Durban FilmMart en Afrique du Sud, ou encore le festival Séries Mania à Lille. Ce dernier est d’ailleurs de plus en plus pertinent au vu de l’essor du tourisme lié aux séries dans la région.
Quel regard portez-vous sur l’avenir du cinéma à La Réunion ?
Je pense que la filière audiovisuelle à La Réunion n’a pas encore atteint son plein potentiel. Il y a une véritable dynamique en cours, et beaucoup de choses restent à construire. L’objectif, à terme, c’est que des longs-métrages locaux, portés par des réalisateurs et réalisatrices réunionnais, voient le jour et soient présents dans les festivals majeurs.
Pour cela, il faut passer par des étapes de formation et d’expérimentation. Il ne faut pas hésiter à réaliser plusieurs courts-métrages pour se forger une expérience avant de se lancer dans un long. On voit déjà apparaître des projets ambitieux comme Zamal Paradise, qui a mis plusieurs années à voir le jour. C’est un bel exemple de persévérance et de création locale. On espère voir émerger davantage de parcours comme celui-là, avec des auteurs réunionnais mis en avant sur les scènes nationales et internationales.
Il est important que La Réunion ne soit pas seulement perçue comme une terre d’accueil pour les tournages, mais aussi comme un véritable territoire de création.
Entretien et vidéo : Léa Morineau
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