Henriette Marie Lamour est née le 7 février 1898 et décédée le 28 mars 1944 pendant la Seconde Guerre Mondiale. Soit près de quatre mois après que le dernier train de résistants déportés et militaires prisonniers quitte Rennes juste avant la Libération. Ce train comptait environ 900 personnes, dont 250 femmes parties de La Courrouze, surtout des prisonniers politiques résistants, mais aussi des prisonniers militaires alliés blessés (293 Américains, 81 Britanniques et 27 Canadiens) et des soldats allemands destinés à passer en conseil de guerre, assemblés de toute la Bretagne dans les prisons de Rennes, prison Jacques-Cartier et camp Margueritte.
Épouse du résistant Louis Marie Pellé, ancien receveur des Postes, télégraphes et téléphones (PTT), elle est la fille de Prigent Marie Lamour (1860-1923) et de Marie-Yvonne Le Gléau (1873-1950). Sa mémoire est mise en lumière dans le cadre de la France Design Week 2025 à Rennes : le design utile à l’honneur.
Plus que jamais, le design thinking est nécessaire pour réimaginer les systèmes et les structures rigides qui s’effondrent, sont brisés ou ne sont plus pertinents. En restaurant et en réinterprétant un artefact historique, la Biennale 2025 de Design de Londres propose d’appréhender une découverte importante : pour innover et penser différemment, il faut commencer par les racines.
Créé en 1855 par Daniel McCallum, surintendant de la New York and Erie Railroad Company, un premier organigramme oublié pendant plus de 170 ans a été redécouvert et soigneusement restauré dans les archives de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis.
Contrairement aux structures pyramidales descendantes que nous connaissons aujourd’hui, les traits délicats et les lignes organiques du design positionnent intentionnellement l’équipe de direction à la base, les racines, tandis que les travailleurs de première ligne s’étendent vers l’extérieur, le long des branches.
Dans l’installation, le graphique est gravé sur un panneau transparent flottant et doucement éclairé, projetant des « paysages d’ombres » changeants dans l’espace. Ces formes fluides et déstructurées reflètent la difficulté d’organiser des dynamiques humaines, qui sont tout sauf nettes et ordonnées.
Le contraste entre le graphique structuré et ses ombres mouvantes attire l’attention sur la façon dont les systèmes, simplifiés sur le papier, ne reflètent pas la complexité de l’expérience humaine réelle. Par sa fluidité et sa beauté inspirée de la nature, « Roots of Trust » invite le spectateur à reconsidérer les manières linéaires et hiérarchiques dont les organisations conçoivent le pouvoir et la confiance aujourd’hui.
« Les Racines de la Confiance », présenté par Rachel Botsman, réimagine un artefact de conception historique qui a changé à jamais la vie professionnelle. À l’heure où les nouvelles technologies remodèlent la façon dont les flux d’information et les structures de travail sont conçus, « Les Racines de la Confiance » invite le spectateur à se tourner vers le passé pour envisager la manière dont il envisage les systèmes du futur.
Comme Henriette Marie Lamour (1898-1944), les femmes sont-elles « les Racines de la Confiance » ?
Kevin LOGNONÉ
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