La Bourdonnais, encore et encore !

LIBRE EXPRESSION

Lettre ouverte d’un humaniste à l’historien Gilles Gauvin

Cher Monsieur Gauvin, dans votre tribune du 11 mai 2023, vous semblez donner des verges pour vous faire fouetter. Où avez-vous vu que la complexité (mot répété 2 fois) d’un personnage permettrait d’effacer ses crimes ou ses mauvaises actions ? Par ailleurs, si à un moment donné, la société réunionnaise (laquelle ?) n’avait pas encore beaucoup de connaissance de son histoire, on sait pourquoi. Y aurait-il dans vos archives des documents attestant que l’esclave était instruit par ses maîtres ?

Leurs descendants, peu à peu ouvrent les yeux et découvrent les réalités du Monde et de l’histoire de leur territoire. Comment s’étonner qu’ils se mettent un tout petit peu en colère ? Si, comme vous le dites, c’est à l’histoire de donner du sens au monde dans lequel nous vivons, je serais curieux de savoir de quel sens il s’agit. Ne peut-on comprendre aujourd’hui que certains rechignent à célébrer la grandeur de l’empire colonial français ? Un peu plus loin, vous affirmez avec juste raison que les objectifs du politique ne sont pas les mêmes que ceux du scientifique.

Or, ce sont bien les politiques qui sont censés refléter la volonté du peuple. Que représentent les historiens face à cela ? Comme vous le dites si bien également, Nelson Mandela a su construire la réconciliation entre Noirs et Blancs. Nous attendons tous qu’un blanc fasse de même. Enfin, reconnaissez que le risque de fracturer la cohésion sociale du « Vivre-ensemble » réunionnais, repose en grande partie (et depuis longtemps) sur la défensive exacerbée d’une frange d’hommes et de femmes qui ont une fâcheuse tendance à mépriser le bas-peuple.

François-Michel Maugis

Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.

A propos de l'auteur

Kozé libre

A Parallèle Sud nous nous faisons un devoir de libérer la parole, de la partager, sous quelque forme que ce soit (texte, vidéo, son, BD...). Chaque lecteur peut être acteur et créer l'information. Celle-ci est relue par le comité de lecture de Parallèle Sud avant d'être publiée dans la Libre expression.

Articles suggérés