LIBRE EXPRESSION
C’est par une dépêche d’agence que les salariés de RT France ont appris qu’ils perdaient leur travail. La direction de la chaîne de télévision a en effet choisi d’annoncer la fermeture définitive de RT France à l’AFP.
Certes, elle avait réuni la veille les représentants du personnel lors d’un Comité Social et Economique (CSE) extraordinaire, dans ses locaux de Boulogne-Billancourt, en région parisienne, pour leur faire part de la situation critique qu’elle traversait et du gel de ses comptes bancaires. La direction s’était déclarée dans l’incapacité de garantir le versement des salaires à ses employés et de payer ses fournisseurs.
L’annonce de la fermeture a plongé l’ensemble des équipes de RT France dans l’angoisse. Une centaine de salariés sont concernés, dont une cinquantaine de journalistes. Des salariés déjà durement éprouvés par les stigmatisations et amalgames qu’ils subissent depuis plusieurs mois, notamment sur les réseaux sociaux.
Rappelons que la diffusion de RT a été autorisée par les autorités françaises pendant plusieurs années. Et si son offre éditoriale a logiquement été scrutée, parfois critiquée, la rédaction de RT France était composée de journalistes, titulaires d’une carte d’identité professionnelle (« carte de presse »), au même titre que leurs consœurs et confrères des autres médias.
En temps de guerre, il est souvent tentant de régler ses comptes en s’attaquant à des médias.
Le SNJ écrivait déjà en février 2022: « Confondre, sans la moindre nuance, le travail d’une rédaction avec la politique du pays qui la finance est un raccourci dangereux, parfois emprunté pour justifier la violence à l’égard des reporters. C’est faire peu de cas de la conscience professionnelle de ces journalistes, de leur volonté de traiter l’information avec sérieux et honnêteté ».
La fermeture de RT France va laisser plus d’une centaine de salariés sur le carreau. Le SNJ ne peut pas se réjouir de cette casse sociale et apporte son soutien à tous les salariés de la chaîne.
Syndicat national des journalistes (SNJ)
Chaque contribution publiée sur le média nous semble répondre aux critères élémentaires de respect des personnes et des communautés. Elle reflète l’opinion de son ou ses signataires, pas forcément celle du comité de lecture de Parallèle Sud.