COMMUNIQUE DE PRESSE
26 sept. 2024
La Lettre a révélé l’existence d’un e-mail de Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH, adressé à son comité exécutif, pour interdire formellement à ses collaborateurs d’entrer en contact avec sept titres de presse d’investigation, dont trois membres du Spiil. Outre La Lettre, Médiapart et Miss Tweed sont ainsi directement visés.
Bernard Arnault justifie ce bannissement en s’en prenant à « des lettres soi-disant confidentielles, des sites dits d’investigation qui se servent de l’attrait du public pour le luxe pour attirer de manière racoleuse un nouveau lectorat ». Le Spiil dénonce l’usage de ces termes pour jeter le discrédit contre des éditeurs de presse et apporte son plein soutien à ses membres, dont le professionnalisme ne saurait être remis en cause de cette manière.
Cette liste noire relève d’un acte de censure inacceptable. Ce n’est pas aux entreprises de décider quels médias ont le droit d’enquêter sur elles. Hostile aux journalistes, la démarche de Bernard Arnault constitue par ailleurs une atteinte notoire à la liberté d’expression de tous les employés de LVMH.
Cette initiative s’ajoute malheureusement aux menaces croissantes pesant sur la liberté d’informer, comme les procédures bâillons ciblant les éditeurs et les journalistes, notamment dans le cadre de procès pour atteinte au secret des affaires.
Le Spiil (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne)
Attaque de Bernard Arnault contre la presse
Le Spiil : le « statut d’éditeur de presse en ligne » est une des dispositions de la loi Hadopi 1, adoptée en mai 2009, qui encourage la diffusion et la protection de la création sur internet. La Commission paritaire des publications et des agences de presse (CPPAP) l’émet. Les sites d’information bénéficient d’un numéro de commission paritaire qui leur permet d’obtenir des aides de l’État jusqu’alors réservées à la presse écrite. En octobre 2009, le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil) est créé par des sites d’information français exclusivement en ligne (appelés « pure players »). Ils considèrent que leur syndicat professionnel sera plus performant que le Groupement des éditeurs de services en ligne (Geste), qui regroupe les grandes entreprises.
