Le gymnase de Beaulieu à nu et deux associations sportives dépourvues

Le cyclone Garance qui a ravagé La Réunion et surtout la côte est, a laissé derrière lui le gymnase des marsouins à Saint-Benoît inutilisable. Bien que la priorité soit accordée aux habitations et aux routes depuis 5 mois, cette infrastructure héberge deux associations sportives de la ville pour leur pratique sportive quasiment quotidienne : la JSB Handball et Gymnastique. Depuis, les deux clubs bénédictins sont fortement impactés et espèrent un retour à la normale.

Cinq mois après Garance, le gymnase des marsouins situé en ville de Saint-Benoît reste abîmé et semble, de l’extérieur, laissé à l’abandon. Un constat que l’on peut faire en passant sur la fin de la quatre voies, avec un trou béant visible sur la façade du bâtiment : tôles arrachées et vitres cassées. Du côté de la mairie, l’heure n’est pas encore à la communication, mais d’ici mi-août des réunions devraient établir les délais exacts des travaux nécessaires, estimés à l’horizon 2027-2028. Un agrandissement du gymnase a aussi été évoqué par madame Laballe, directrice de cabinet à la mairie de Saint-Benoît.

Club house près du gymnase

Les premiers à être concernés sont les deux clubs bénédictins, qui occupent le gymnase presque toute l’année. La JSB Gymnastique, et la JSB Handball qui a été créé en 1971. Pour le handball, les entraînements sont délocalisés à différents endroits de la ville, allant même jusqu’à Saint-Anne, tandis que les gymnastes sont privés de tout entraînement depuis Garance. Un parent du club de gymnastique témoigne des difficultés à se remobiliser : « On nous a replacés sur la salle du collège Guy Môquet sur Bras-Fusil. On devait utiliser le gymnase et commencer il y a 2 semaines, mais ça ne s’est pas fait. Le matériel n’a pas été transporté par la mairie, et là, on nous dit qu’il y a seulement des tapis de judo. Les professeurs du collège ne veulent pas qu’on utilise leur matériel, et ne veulent pas non plus qu’on emmène notre propre matériel parce que la salle est trop petite. Le proviseur ne veut pas qu’on encombre la salle en fait. Il y a des enfants qui font de la compétition, c’est compliqué de travailler comme ça. Depuis Garance, le club est fermé et nous, on a payé la licence. Il y en a qui doivent faire les championnats de France, et ils ont perdu 4 mois ».

Le gymnase des marsouins offrait un espace assez large pour l’activité gymnique, mais le club de 220 licenciés doit aujourd’hui se contenter d’une salle de bien plus petite pour continuer les entraînements. L’association sportive bénédictine va voir partir deux de ses meilleurs espoirs inscrits depuis de nombreuses années au club de Saint-André dans lequel les entraînements se déroulent normalement.

Du côté handball, la JSB peut compter sur le gymnase de Bras-Fusil et de Bouvet pour les petites catégories, mais en effectif parfois réduit. Jessy Thérèse, entraîneur au club depuis 2010, explique que les jeunes ne font pas toujours le déplacement, faute de transport.

« Pour les séniors, on est sur Saint-Anne, mais généralement ils ont la voiture donc ça va. Ça nous impacte surtout au niveau des jeunes, on a des pertes de licenciés pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer ». Sur l’aspect sportif, cette délocalisation avait déjà entraîné une descente en D2 auparavant lors de travaux dans le gymnase. L’entraîneur craint que cela se reproduise : « Ça a toujours été le bébé du club ce gymnase, et là, il est blessé ce bébé. En 2021-2022, il y a eu des travaux, on ne pouvait pas jouer dans le gymnase, et on est descendus en D2. Après, quand le gymnase a été remis en service et qu’on a repris les entraînements, on était dans notre maison, on pouvait bien travailler, et on est remontés en D1. Ce n’est pas du hasard. Je ne vais pas dire que là ça va nous faire redescendre, mais ça nous impacte sportivement. C’est sur ce côté-là que j’aimerais bien que les choses se débloquent rapidement ».

Cependant, le coach bénédictin reconnaît que les infrastructures sportives ne sont pas prioritaires quant aux dégâts du cyclone Garance : « Après le cyclone, forcément la mairie, ils ont pensé aux maisons et à mettre un toit sur la tête des gens qui n’en avaient plus et c’est normal. Aujourd’hui, ça s’est calmé, et je pense que maintenant, il faut essayer de penser aux clubs de la ville, c’est notre patrimoine aussi, on a 160 licenciés. » L’entraîneur reste malgré tout optimiste et espère retrouver son gymnase plus beau que jamais : « les travaux prévoient des gradins et des vestiaires, et ça, c’est vraiment une bonne chose ».

Etienne Satre

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A propos de l'auteur

Etienne Satre

Etudiant en journalisme. Etienne Satre a rejoint l'équipe en janvier 2024 en tant qu'apprenti journaliste. Il étudie à l'Institut de l'image de l'océan indien (Iloi) basé au Port.

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