[LE REGARD DE CHAKILA]
Alors qu’elle se trouvait à Mayotte, Chakila Yssouf a rencontré Rambi Cano, un photographe de rue. Elle raconte sa rencontre avec lui et ce qui l’a amenée à réaliser son portrait.
Rambi Cano est une personne qui m’a toujours intriguée, je le voyais faire des publications sur Facebook, c’était beau à regarder. Et puis un jour il m’a pris en photo, je n’étais pas au courant. Le jour où il a publié la photo, ça m’a fait une drôle d’impression. Je me suis dit voilà peut-être ce que les gens ressentent quand je les filme. Je me suis retrouvée à la place des personnes qui se font filmer. On a échangé, je me suis intéressée à lui. Au fur et à mesure, on a discuté de son art. Je me suis dit, la prochaine fois que je descends à Mayotte je ferai un portrait vidéo de cet homme.
Pour moi il est vraiment unique dans son art. Il donne à ses photos une autre dimension, une nouvelle vie. Dans un autre monde, un espace-temps où le temps n’existe pas justement, où tout est figé. Il appelle à jeter un regard à un moment T. J’ai trouvé ça vraiment très intéressant, c’est comme s’il arrivait à poser le temps à travers ses clichés, à faire en sorte qu’on fasse une pause. C’est vraiment une personne passionnée, qui a beaucoup de choses encore à apporter à Mayotte. Ça fait du bien de voir une personne qui arrive, malgré les violences qui se passent à Mayotte, à arrêter le temps et à nous faire regarder ce qu’il se passe et c’est fort.
Chakila Yssouf